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"Même avec de nouveaux centres d'accueil de femmes et dix postes de consultation supplémentaires, nos services seraient encore saturés", a déploré l'invitée de RTL ce vendredi matin.
Andrée Birnbaum est directrice de l'association Femmes en détresse, elle répondait aux questions de la rédaction dans le cadre du lancement de l'Orange Week, une campagne qui a pour but de sensibiliser le plus grand nombre aux violences faites aux femmes et aux filles.
Selon elle, les cas de violences conjugales au Luxembourg n'arrêtent pas d'augmenter: "en 2025, nous avons déjà enregistré jusqu'à la mi-novembre autant de cas que durant toute l'année passée. Les cas signalés deviennent également de plus en plus grave, avec des menaces de mort ou même l'utilisation d'armes au sein de la cellule familiale".
La situation est de plus en plus tendue au Luxembourg, le personnel de Femmes en détresse est souvent très fatigué et parfois même impuissant face à l'énorme quantité de travail, sans oublier le manque de logements, qui implique que 60 femmes victimes de violences attendent encore d'être logées dans un refuge approprié.
Une liste d'attente existe depuis des années au Luxembourg afin de pouvoir être logé dans un refuge pour femmes victimes de violence conjugale. L'un des principaux problèmes reste le logement, car les victimes, avec ou sans enfants, éprouvent de grandes difficultés à trouver un nouveau logement après leur séjour au refuge.
Certaines doivent malgré toute logique retourner dans leur ancien logement, un environnement rempli de violence et de souvenirs: pour la directrice de Femmes en détresse, c'est "extrêmement frustrant, mais il n'y a tout simplement pas assez de place pour toutes les victimes".
Andrée Birnbaum explique que toutes les chambres gérées par l'association sont occupées en permanence, le refuge Fraenhaus, créé il y a 45 ans, compte 38 lits et neuf chambres pour les urgences graves. Elle se réjouit cependant de l'ouverture du premier centre national pour les victimes de violences qui a ouvert ses portes en avril et qui est accessible 24h/24.
Depuis peu, une compagnie d'assurance au Luxembourg propose une garantie supplémentaire pour toute personne ayant souscrit un contrat auprès de l'assureur pour son logement. Cette option garantit à la personne assurée un logement d'urgence en cas de violence domestique, un service dont plusieurs femmes ont déjà profité ces dernières semaines. Elles ont été relogées dans un hôtel.
Pour la directrice de l'association, cela n'est pas un mauvais résultat de la part du monde politique, les autorités ayant déjà beaucoup œuvré dans ce contexte, mais elle souhaite désormais que toutes les assurances proposent ce même genre de service de manière automatique.
Elle est également revenue sur la décision de la Chambre ce jeudi d'imposer aux juges le fait de justifier explicitement le sursis en cas de délit grave: "un renforcement des peines est important et nécessaire", a déclaré Andrée Birnbaum, "le sujet des violences conjugales ou domestiques nous concerne tous, et également tous les étages du gouvernement, il faut que les ministères et les administrations travaillent main dans la main sur ce sujet", a conclu l'invitée de RTL.