Les travaux d’assainissement sont quasiment terminés. Les premiers logements devraient “être achevés en 2029, mais pas plus tôt”, selon Muriel Sam, la responsable d’Immobel Luxembourg, qui a répondu aux questions de RTL. Le groupe immobilier belge a chargé deux bureaux d’architectes des plans et les premières demandes de permis de construire devraient être déposées auprès de la Ville de Luxembourg dans les mois qui viennent.
Le quartier de Pulvermühl est situé dans la vallée entre l’Alzette, Bonnevoie et le Cents et entre le rond-point Irrgarten et le quartier Verlorenkost. Avec un peu moins de 400 habitants, c’est le plus petit quartier de la capitale. En cinq ans, sa population devrait plus que doubler.
Environ 250 logements vont être construits sur un ancien site industriel: 17 maisons unifamiliales, 27 lofts ainsi que de nombreux appartements et studios. 10% de l’ensemble de ces logements seront à prix abordables, tel que le prévoyait l’ancien pacte logement en 2016, au moment où le projet a été approuvé par la mairie et le ministère de l’Intérieur. En outre, 1.600 mètres carrés mixtes sont prévus pour des bureaux et des commerces. Muriel Sam indique que Polvermillen est un projet “de longue haleine”, car il s’agit d’un “projet de conversion” complexe.
Là où il y a 500 ans, du charbon de bois était broyé pour produire de la poudre à canon, comme l’indique le site du Luxembourg Tourist Office, se sont succédé une filature, un atelier de tissage et une blanchisserie. Ce qui explique que le site ait dû être dépollué. Des inquiétudes ont été exprimées à maintes reprises concernant la pollution, la dernière fois en 2020 lors d’une tempête. Le dernier propriétaire d’une entreprise sur le site a même été condamné.
Dès le lancement du projet, Immobel a immédiatement pris contact avec les riverains, explique Muriel Sam, qui indique que grâce aux travaux d’assainissement et de renaturation, le site sera bien mieux et une valeur ajoutée sera apportée à tout le monde. Ce sera aussi plus tranquille. Les travaux de dépollution menés par Immobel sont pratiquement achevés.
Interrogée, l’Administration de l’environnement a confirmé à RTL que “les travaux d’assainissement par excavation du sol” sont terminés. L’administration souligne cependant qu’à l’endroit où se trouvait la blanchisserie, des “charges résiduelles” ont été détectées, qui impliquent des contraintes spécifiques pour l’aménagement du site. Ainsi, par exemple, une couche d’argile plus dense, qui recouvrait la fosse sanitaire, devra rester intacte. Cependant, il a été prouvé que si toutes les contraintes sont respectées, “il n’y aura aucun problème pour les nouveaux utilisateurs”.
Pendant une “longue période”, la “surveillance de l’eau” se poursuivra ensuite, a ajouté l’Administration de l’environnement. Une évaluation est toujours en attente, mais sera disponible dans les six prochains mois : “s’il n’y a pas de nouveau problème alors, l’aménagement pourra commencer”.
Il faudra encore quelques mois avant que les travaux débutent. Les bureaux d’architecte finalisent de toute manière encore les plans définitifs. Les premières autorisations seront demandées à la mairie dans les prochains mois, selon Muriel Sam. D’ici la fin de l’année, le pont de Pulvermühl devra aussi être élargi par la Ville de Luxembourg, une condition supplémentaire pour que les travaux de construction puissent commencer.
On peut en déduire que le chantier démarrera au printemps prochain et il y aura à nouveau plus de bruit à Pulvermühl. “Un chantier est un chantier”, admet Muriel Sam. Mais tout sera fait pour que le dérangement soit le plus infime possible. L’avantage est que le nouveau quartier n’a pas de voisins sur trois de ses côtés.
Pour Immobel, le nouveau quartier sera unique. Même si le bruit des avions est bien présent, l’ancien Pulvermühl industriel deviendra un quartier vert. D’une part, il y a les grands arbres et la rivière et d’autre part, le patrimoine industriel sera préservé. Des lofts tels qu’il n’en existe pratiquement pas au Luxembourg, d’après Muriel Sam, seront construits ici. Nous sommes en pleine nature, mais aussi à cinq minutes du centre-ville.
Les prix ne sont pas encore connus. Muriel Sam souligne toutefois que le projet Polvermillen dure effectivement depuis longtemps et coûte cher. Les nombreuses contraintes pour l’aménagement du nouveau quartier se reflèteront dans les prix.
Des biens ne seront pas mis en vente avant un an. Même si l’investissement dans la pierre s’est effondré depuis la hausse des taux d’intérêt, le promoteur belge se montre optimiste: en principe, les biens seront vendus principalement sous forme de vefa - ventes en l’état de futur achèvement - et avec garantie d’achèvement (donc avant la fin de la construction).
Cela pourrait signifier que des logements seront seulement construits s’ils ont trouvé acquéreur. Immobel affirme cependant qu’une partie des logements ne seront vendus qu’une fois construits. La stratégie de vente précise sera décidée “le moment venu” pour chaque bien.
