Claude Marx, directeur de la Commission de surveillance du secteur financier, est revenu sur la situation des banques au Luxembourg au micro de RTL ce vendredi.

"Les clients d'ING devront être traités de manière équitable", a déclaré l'invité de la rédaction, alors que la banque a choisi de se réorienter et de se séparer de ses clients privés. Environ 33.000 personnes sont ainsi concernées par un changement de comptes en banque, la loi prévoit un délai de deux mois pour ce transfert.

La banque orange a donné jusqu'au mois de septembre à ses clients pour qu'ils puissent rouvrir un compte autre part, "si d'ici là tout le monde n'a pas pu être servi, il faudra proposer plus de temps aux clients concernés", a plaidé Claude Marx dont l'établissement surveille et fait en sorte que les transferts se fassent de manière correcte. La CSSF n'est pas d'accord avec la communication d'ING qui aurait, selon elle, "provoqué un certain chaos". La Commission est également intervenue auprès de la banque, ce qui aurait "porté ses fruits".

Au Luxembourg, quatre banques (BCEE, Raiffeisen, BGL et Post) doivent proposer un service de base avec un compte courant à tous les ex-clients d'ING. La BIL a également déclaré vouloir accueillir certaines personnes. Ces banques ont fait des efforts en coopération avec ING afin d'absorber les personnes lésées, "mais un nombre aussi important de clients, ça prend du temps pour tout régler", explique Claude Marx.

Les règles pour ouvrir un compte courant au Luxembourg remontent aux années 90 et elles n'ont pas changé récemment, comme le précise le directeur général de la CSSF, "mais le contrôle est de plus en plus strict". Dans ce cas précis, "c'est ING qui a pris la décision de changer de modèle commercial et qui a imposé cette modification aux clients".

Situation compliquée autour du remboursement de prêts

Ces derniers mois, les défauts de remboursement de prêts ont augmenté au Luxembourg. Environ 6% des entreprises n'arrivent plus à rembourser leur prêt, alors que ce taux se situe normalement entre 2,7 et 3,5%. Une progression a également été constatée chez les particuliers, à 1,8% des crédits immobiliers qui ne sont pas remboursés pour le moment, le Luxembourg se situe légèrement au dessus de la moyenne européenne.

Le chef de la CSSF est cependant d'avis que cette situation un peu plus tendue ne représente aucun risque pour les banques luxembourgeoises: "elles sont bien capitalisées, si les taux d'intérêts continuent de baisser et que les prix immobiliers se stabilisent, on ne devrait pas enregistrer trop de défauts de paiement supplémentaires".