Faune en dangerDes drones sauvent les jeunes animaux des moissonneuses

Monique Kater
Grâce à l'utilisation de drones, il est possible d'éviter que les faons et autres animaux nouveau-nés ne soient victimes du moissonnage et du fauchage. Ces efforts sont-ils suffisants?

Les faons, les lièvres, les oiseaux qui nidifient au sol, tous les petits animaux sauvages qui naissent au printemps et en été, se cachent dans les herbes hautes ou dans les champs de céréales et sont ainsi souvent victimes des faucheuses ou des moissonneuses-batteuses.

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Afin d’éviter cette maltraitance animale inutile, des chasseurs, mais surtout l’ASBL Sauvons Bambi, survolent depuis trois ans les champs et prairies belges, mais leurs drones sont désormais également utilisés au Luxembourg. Correctement appliquée, cette mesure pourrait sauver la vie de centaines d’animaux.

La première fauche et la première portée coïncident malheureusement. Fin avril, les agriculteurs débutent le fauchage et nul ne sait jamais où se trouvent les petits, selon chasseurs et agriculteurs. Ceux-ci travaillent main dans la main pour la protection des animaux, qu’il s’agisse de faons, de lièvres, d’oiseaux qui nidifient au sol ou autres. Ils sont si bien cachés, que ce soit dans les prairies ou les champs, qu’on ne peut même pas les voir depuis un tracteur ou une moissonneuse-batteuse. Voilà pourquoi des drones et des caméras thermiques sont utilisés. Non pas parce que les agriculteurs y sont obligés, mais parce qu’ils n’ont aucun intérêt à avoir des cadavres d’animaux dans la nourriture pour bétail.

Aujourd’hui, les agriculteurs sont beaucoup plus sensibles à cette thématique et les moyens sont différents. Ils comptent avant tout sur le chasseur qui loue la parcelle qu’ils fauchent ou moissonnent. En théorie, dès que l’agriculteur sait quand et où il va travailler, il en informe le chasseur, qui pourra alors intervenir au préalable avec le drone. Il appartient alors à l’agriculteur de bien respecter les horaires qu’il a donnés. A l’avenir, de nouvelles technologies pourraient intervenir, mais d’ici-là la discussion entre chasseurs et agriculteurs restent le b.a-ba. Et c’est précisément là que se situe le problème, selon les chasseurs. Les agriculteurs doivent les prévenir au bon moment.

Les chasseurs ne sont pas les seuls à recourir aux drones. Les bénévoles de l’ASBL Sauvons Bambi font aussi voler des drones autant et aussi souvent qu’ils le peuvent. Ce sont pour ainsi dire des pros dans leur domaine. A 14, ils ont sauvé près de 200 faons au Luxembourg et en Belgique.

Mais avant qu’un drone soit utilisé, agriculteurs, chasseurs et bénévoles de Sauvons Bambi doivent se parler et tenir parole, précisément parce qu’il est difficile avec la météo actuelle de respecter un horaire annoncé pour l’utilisation des faucheuses et des moissonneuses-batteuses. Personne n’a jamais été sanctionné à ce jour pour avoir malencontreusement tué un jeune animal avec du matériel agricole, pour la bonne raison qu’il n’y a aucune obligation à faire rechercher la présence éventuelle d’animaux dans un champ ou une praire avant de commencer à travailler. Ne pas le faire apporte seulement des inconvénients à l’agriculteur, et cela, il le sait. Peut-être les responsables politiques devraient-ils intervenir?.

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