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Tout a commencé par des critiques envers le directeur général de la CMCM (Caisse médico-complémentaire mutualiste). Et cela va à présent coûter son poste au président du conseil d'administration.
La CMCM pour Caisse médico-complémentaire mutualiste, est une mutuelle santé, qui rembourse, par exemple, une partie des frais médicaux qui ne sont pas pris en charge à 100% par la Caisse nationale de Santé. Elle compte près de 300.000 membres.
Des rumeurs circulent dans les couloirs de la mutuelle. En mai 2022 déjà, la majorité des plus de 70 employés de la CMCM avait pris pour cible le directeur général, Fabio Secci, dans un courrier adressé au président du conseil d'administration, André Heinen. Ils l'accusaient d'agissements douteux, de favoritisme et d'autres formes de népotisme. Un autre reproche était que le directeur général était un adepte du "faites ce que je dis, pas ce que je fais", par exemple lors de la gestion de la crise Covid à la CMCM.
Ensuite, on a eu l'impression que le soufflé retombait, mais il n'en était rien. Les récriminations ont continué à s'accumuler, avec pour conséquence que c'est à présent le président du conseil d'administration qui est la cible d'un putsch, semble-t-il. Huit membres du conseil d'administration ont fait pression pour convoquer sur le champ une réunion du conseil afin de destituer le président, ses vice-présidents et le secrétaire général avec effet immédiat.
Sur base des statuts de la mutuelle, le président du CA, André Heinen, n'a pas accédé à cette demande et a proposé une assemblée générale en avril pour discuter de tout cela.
Mardi soir, huit membres du conseil se sont réunis, malgré le refus et en l'absence du président André Heinen, pour remplacer ce dernier par l'un d'eux, Gilbert Goergen. Jusqu'à mercredi en fin de matinée, André Heinen n'avait pas été mis au courant des derniers développements. Il tient à l'idée d'une assemblée générale afin d'obtenir la solution la plus nette, parce que là, tous les représentants des membres pourraient prendre position: "J'ai fait inscrire à l'ordre du jour que l'ensemble du CA sera révoqué et qu'un nouveau sera élu, afin que ces gens puissent prendre un nouveau départ, car nous sommes dans une situation, où les personnes ne peuvent plus s'entendre entre elles, mais où il n'y a aucune accusation. Je pense qu'on peut licencier un président simplement comme cela, mais la moindre des choses est de lui dire qu'il a fait ceci ou cela de mal, et ensuite il prend position là-dessus. Mais cela ne s'est produit à aucun moment jusqu'à présent."
Mercredi à l'heure du déjeuner, le personnel de la CMCM devait être informé par la nouvelle direction auto-désignée.
Contacté par RTL, le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale a précisé que le ministère ne pouvait pas s'exprimer sur les questions de gouvernance ou de fonctionnement d'une mutuelle, qui relèvent de son autonomie. Sa fonction de contrôle se limite à l'application des lois et des statuts de la mutuelle.