Vainqueurs des élections de dimanche 8 octobre, le parti chrétien-social et le parti libéral se sont officiellement retrouvés autour de la même table ce mercredi pour lancer les discussions en vue d’une entente pour former le futur gouvernement.
Deux délégations de onze hommes et femmes politiques guidées par Claude Wiseler, coprésident du CSV, et Xavier Bettel, Premier ministre sortant et tête de liste du DP, sont arrivées tôt mercredi matin dans l’écrin protégé du château de Senningen à Niederanven où la réunion s’est déroulée à huis clos et dans une “excellente ambiance”, selon le formateur, Luc Frieden.
Épaulé par les deux chefs de délégation, lors de la conférence de presse dans la cour du château en début d’après-midi, Luc Frieden a lâché: “On a fait plus de progrès que ce que je pensais”.
Il a mis l’accent sur “la volonté commune d’aboutir à un résultat” et souligné que “ça colle entre les personnes”, tout comme entre les deux partis qui “poursuivent les mêmes buts”. Décidément emballé par cette première réunion, le formateur “ne voit pas de sujets qui donneront lieu à des discussions insurmontables”.
Il a répété que sa volonté est “de faire en sorte que le gouvernement puisse être formé rapidement” et puisse prendre des décisions. Car “nous sommes dans une crise de la construction et du logement au Luxembourg, une situation macro-économique qui n’est pas géniale et une situation géopolitique qui est très inquiétante”, référence aux guerres en Ukraine et depuis samedi, au Proche-Orient.
Les discussions se déroulent “sérieusement et rapidement”. Elles se poursuivront dès ce jeudi matin, histoire de faire un point sur les Finances de l’État, puis vendredi et lundi prochain.
Cette première réunion plénière a notamment permis de fixer le cadre des futures négociations. Pour avancer, le travail a été réparti en 12 groupes de travail thématiques “qui peuvent recouper plusieurs ministères”, a résumé Luc Frieden. Avant de citer le premier de la liste, à savoir le groupe de travail sur la lutte contre la pauvreté “qui ne devrait normalement pas exister dans notre société”. Un objectif majeur est de “garder une forte cohésion sociale dans notre société”, a lancé le futur Premier ministre.
Les groupes de travail ont pour thème principal le ‘logement', ‘l’Environnement, climat, biodiversité et énergies renouvelables”, les “Finances publiques et la fiscalité”, la “Santé”, “Justice et sécurité”, l’”Éducation” (y compris recherche, enseignement supérieur, formation professionnelle et éducation non formelle), “Économie et travail” (il y sera aussi question de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, mais aussi d’agriculture, de tourisme et des PME), l’”Europe”, “Accueil et migration”, l’”Organisation du vivre-ensemble et de la qualité de vie” et l’”État moderne”, thème qui inclut la digitalisation, les communes et la fonction publique.
En parallèle, les partenaires se retrouveront régulièrement autour de la grande table pour écouter des responsables d’institutions de premier plan (Inspection générale des finances, Statec, Caisse nationale de santé, adem...) mais aussi des acteurs de la société civile (Croix-Rouge luxembourgeoise, Caritas, Mouvement écologique...) et les partenaires sociaux (syndicats et patronat). Car “nous sommes une coalition qui veut écouter les gens”, assoit Luc Frieden.
“Mon ambition est que les groupes de travail livrent un résultat dans les deux semaines à venir, soit avant les vacances de la Toussaint”, glisse le formateur.
Face aux journalistes qui ont soulevé la question de l’attribution des futurs postes ministériels, Luc Frieden a expliqué qu’avec les chefs de délégations “nous avons convenu que nous n’allons pas discuter de l’organisation du gouvernement, ni des postes, ni quel parti va avoir quel ministère, jusqu’à la fin (des négociations)”.
Ceci dans un objectif simple: “Nous voulons être concentrés sur le fond. C’est la seule façon d’y aboutir”.
Les noms des futurs ministres “c’est quelque chose que je me réserve pour la fin”, a insisté Luc Frieden décidé à avancer vite, mais sans précipiter les choses, ni avancer de calendrier précis pour le moment.
Conduite par le coprésident du parti, Claude Wiseler, la délégation du CSV est composée d’Elisabeth Margue, coprésidente, Gilles Roth, président du groupe parlementaire, Stéphanie Weydert, cosecrétaire générale du parti, Martine Hansen, Christophe Hansen, eurodéputé, Serge Wilmes, Premier échevin à Luxembourg-Ville, Max Hengel, Léon Gloden, député-maire de Grevenmacher, Alex Donnersbach, président des Jeunes chrétiens-sociaux et Georges Mischo, député-maire d’Esch.
La délégation du DP, conduite par le toujours Premier ministre Xavier Bettel, entouré de ses ministres Yuriko Backes, Max Hahn, Lex Delles et Claude Meisch. Font encore partie de cette délégation Fernand Etgen, président de la Chambre des députés, Myriam Feyder, conseillère de Heperange qui n’a pas participé aux élections, Carole Hartmann, députée-maire d’Echternach, Luc Emering, Lydie Polfer, député-maire de Luxembourg-Ville et Corinne Cahen, échevine à Luxembourg-Ville.
À lire également:
Travail mobilité, impôts... Sur quelles mesures le CSV et le DP devront-ils s’entendre?
