Vainqueur des élections, le CSV de Luc Frieden a décidé à l'unanimité ce mardi à midi de négocier avec le DP de Xavier Bettel pour former le prochain gouvernement. Une première réunion est prévue mercredi. Mais il faudra théoriquement patienter jusqu'à fin novembre pour connaître le nouveau gouvernement.
Réunis à Strassen, les 150 membres du Conseil national du CSV ont donné leur feu vert à l'unanimité ce mardi midi aux négociations de coalition entre les chrétiens-sociaux et les libéraux.
Le formateur du futur gouvernement et leader du CSV, Luc Frieden, a annoncé que les négociations entre les deux partis débuteront dès mercredi au château de Senningen à Niederanven. Au cœur des discussions de cette première réunion: le calendrier des réunions de travail et la façon de travailler.
Les négociations seront assurées par une délégation de dix personnes au CSV. Claude Wiseler, coprésident du parti sera le chef de cette délégation.
© Le Conseil national du CSV réuni à Strassen mardi midi a donné son feu vert pour entamer des négociations de coalition avec le DP.
Deux bonnes raisons pour négocier avec le DP
Le Grand-Duc avait nommé dès lundi soir Luc Frieden formateur, avec pour mission de constituer la nouvelle coalition gouvernementale. Luc Frieden n'a pas tardé à annoncer à la presse, le soir-même, que le CSV avait choisi de discuter en premier lieu avec le DP. C'est la mission que lui a confié "à l'unanimité et sur sa proposition" le comité national de son parti après analyse des résultats, a expliqué Luc Frieden au micro de RTL.
Luc Frieden a évoqué deux raisons: Premièrement, "parce qu'en cas de négociations réussies, cela donnerait une majorité très forte avec 35 sièges (sur 60 au parlement)" et deuxièmement, "parce qu'après une première analyse, nous sommes d'avis qu'une coalition avec les libéraux mènerait à une cohérence programmatique".
Il a souligné qu'il n’y aura pas de négociations parallèles avec un autre parti, sous-entendu le LSAP, a promis Luc Frieden.
Au lendemain des élections législatives dont le CSV est ressorti gagnant, Xavier Bettel a présenté lundi la démission du gouvernement DP-LSAP-Les Verts au Grand-Duc. Et les choses se sont enchaînées très vite. S'en est suivie une valse de consultations entre le chef de l'État, le grand-duc Henri, et successivement le président de la Chambre des députés, du Conseil d'État et les présidents des sept partis élus dimanche à la Chambre (CSV, DP, LSAP, ADR, déi gréng, les Pirates et déi Lénk).
Xavier Bettel: "Luc Frieden sera Premier ministre"
© RTL
L'ex-Premier ministre Xavier Bettel a été mandaté lundi soir "à l"unanimité" par le comité directeur de son parti pour démarrer et mener les négociations de coalition. "Nous sommes prêts à prendre des responsabilités dans le futur gouvernement avec Luc Frieden en tant que Premier ministre", a confié Xavier Bettel au micro de RTL.
Le DP et le deuxième parti le plus représenté à la Chambre (14 sièges). Le LSAP, l'autre prétendant à la coalition, rejoint pour l'instant, les rangs de l'opposition (11 députés). En s'alliant CSV et DP disposent d'une majorité confortable à la Chambre avec 35 de 60 sièges.
48 jours en moyenne pour s'entendre
S'ouvrent donc désormais des négociations de coalition. Elles vont durer des semaines. Le temps que les deux partenaires fixent un calendrier de réunions, entendent les responsables de toute une ribambelle d'institutions (Administration des contributions directes, Banque centrale, Inspection générale des Fiances, Statec...) pour avoir une photo précise de l'état du pays et évidemment, négocient entre eux toutes les questions liées au futur accord de coalition et à l'attribution des portefeuilles ministériels.
Un long process qui devrait aboutir à l'assermentation des nouveaux membres du gouvernement d'ici le 25 novembre si l'on considère la durée moyenne de formation des cinq derniers gouvernements. Le gouvernement tripartite sortant avait été officiellement été assermenté par le Grand-Duc le 5 décembre 2018. Les élections législatives s'étant déroulées le 15 octobre. Soit 51 jours auparavant.
Le nombre de coalitionnaires ne présage pas de la durée des négociations. Pour exemple, le dernier gouvernement CSV-DP dirigé par Jean-Claude Juncker était en place au bout de 54 jours.
En moyenne, et au vu des cinq gouvernements précédents, la durée de formation d'un nouveau gouvernement était de 48 jours. À lire également:
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