
© Maxime Gonzales/ RTL Luxembourg
La Chambre des Métiers critique surtout le fait que l'Autorité de la concurrence compare les marges des promoteurs immobiliers et les salaires du secteur de la construction.
L'enquête de l'Autorité de la concurrence sur le secteur de l'immobilier résidentiel, est la cible de nouvelles critiques. Elles émanent cette fois de la Chambre des Métiers, qui les exprime dans une prise de position et une lettre ouverte au ministre de l'Economie, Franz Fayot.
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La Chambre des Métiers commence par écrire que l'Autorité de la concurrence fait "une confusion en mettant en relation les marges des promoteurs immobiliers et les salaires du secteur de la construction dans sa globalité". Et ce alors que les modèles d'affaires des deux secteurs seraient très divergents. Les entreprises de construction n'ont pas le même niveau de rentabilité que les promoteurs et ne peuvent pas profiter dans la même mesure de la hausses des prix des logements, affirme la Chambre des Métiers.
A partir de là, les entreprises de construction n'auraient absolument aucun intérêt à ralentir la construction de logements, comme le suspecte l'Autorité de la concurrence. En outre, ce sont les augmentations des prix des terrains qui ont poussé à la hausse les prix des logements, car les coûts de construction ont plutôt suivi l'inflation.
La Chambre des Métiers propose encore une analyse séparée des marchés du travail et du logement, étant donné que " la fixation des salaires est régie par les règles du marché du travail et que les salaires fluctuent sur base de l’évolution de la productivité du travail, tandis que les prix du logement sont régis par la loi de l’offre et de la demande sur le marché du logement", comme elle l'écrit dans sa prise de position. Une divergence qui n'aurait pas été prise en compte par l'Autorité de la concurrence.
La Chambre des Métiers se demande enfin comment il serait possible que 4.000 entreprises s'entendent pour maintenir des bas salaires au Luxembourg et rendre l'embauche moins attractive que dans les pays limitrophes. Selon elle, le manque de main d'oeuvre serait plutôt à rapporter à la concurrence de l'Etat.