"C'est bénéfique quand les gens reviennent à la terre", assure Tessy Fritz de l'association Canopée. Comme elle, Franciane, Aline ou Sophie, et plein d'autres bénévoles ou professionnels, vous invitent à découvrir les bienfaits du jardinage. Pour la première fois, le Luxembourg participe au "48 heures de l'agriculture urbaine" ces 29 et 30 avril.

La porte qui donne accès au jardin "est bien grande ouverte pour que les gens sachent qu’ils sont le bienvenu et c’est en se promenant qu'ils peuvent avoir envie d’y rester ou de participer. Les gens peuvent même goûter. D’ailleurs il y a des panneaux qui les y invitent. Tout le monde est le bienvenu, qu’importe la nationalité ou la couleur de peau", lance avec son grand sourire Franciane Loudun, originaire de Guadeloupe.

Franciane est un vrai "rayon de soleil", mais c'est surtout la cheville ouvrière du jardin communautaire de Bettembourg, le "Jacquinotsgaart". Créé par la MJC et situé a deux pas de la gare, juste à l'arrière du Parc Jacquinot, le jardin n'existe que grâce aux bénévoles qui veulent mettre les mains dans la terre, expérimenter et... partager. Les efforts, leur savoir et de bons moments dans un cadre rêvé.

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Franciane Loudun, bénévole au jardin communautaire de Bettembourg: "Pas besoin d’avoir la "main verte", il suffit d’aimer la terre, il suffit d’aimer ce que l’on fait, d’observer et de laisser pousser et les choses se font tout naturellement". / © Maurice Fick / RTL

"Ça se passe bien, seulement il faudrait absolument qu’on soit un peu plus nombreux", lâche Franciane en penchant la tête. Le Covid a eu pour effet que "beaucoup de bénévoles ne sont pas revenus". Alors qu'être plus nombreux "c’est bien pour travailler et pour partager. Ça donne envie de se revoir et de retravailler ensemble et c’est comme ça que les choses avancent". Dans la vie, comme dans le jardin qui regorge déjà de salades, de radis, de pousses d'épinards d'Afrique, etc.

Des portes ouvertes au Jacquinotsgaart à Bettembourg (samedi à 17h30) ou au Schleekegaart à Dippach à un atelier de plantation au "jardin comestible" sur la place du Brill à Olm ou encore la réparation d'outils de jardin au Repair Café de Luxembourg, la programmation de ces premières 48 heures de l’agriculture urbaine au Luxembourg est riche.

Ce festival international a lieu ce week-end en France (où il a été lancé en 2016) en Belgique et en Suisse. La participation du Luxembourg a pour objectif de "valoriser toutes les initiatives qui permettent de faire de la production de légumes, d’échanger ensemble sur l’alimentation, d’apprendre ensemble, de mettre les mains dans la terre et de réaliser tous les services qui sont rendus par la nature, par le vivant, les insectes,  les polinisateurs, etc. et de comprendre le faire-ensemble", résume Aline Ouvrard qui coordonne le festival pour le Centre d’apprentissage écologique du Luxembourg (CELL).

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Aline Ouvrard, coordonne les "48h de l'agriculture urbaine" au Luxembourg pour le CELL, le hub du mouvement de la transition au Luxembourg. / © Maurice Fick / RTL

Il y a bien des manières de se reconnecter à la terre. À Luxembourg-Paffenthal, au pied du Pont-Rouge et autour d'un ancien presbytère rénové, l’asbl Canopée propose une manière plus inattendue de jardiner. Elle a lancé l’an passé un concept original baptisé "Arts et potager".

L'objectif est "d’éveiller le sens de la nature et le sens d’une pratique artistique. On essaye de marier une pratique créative avec les éléments du jardin et une pratique potagère. On montre comment on sème, on, plante, on récolte, on mange, mais aussi comment on peut protéger l’environnement qui nous nourrit", explique Tessy Fritz, présidente de Canopée Produktion asbl qui ne produit pas que des légumes, mais surtout des pièces de théâtre et des films et gère une résidence pour artistes.

"C’est bénéfique quand les gens reviennent à la terre", observe Tessy Fritz. Le jardin est ouvert sur le quartier et les curieux, comme les enfants de la maison-relais voisine ou le chef cuisinier du resto bio y apportent leurs contributions. "Nous avons aussi une mission de cohésion sociale. Toutes les activités sont gratuites. Les gens peuvent juste passer. On ne vend rien. On partage beaucoup de moments", résume Tessy. Ce dimanche à 15h00, Canopée propose un atelier de création d'une prairie fleurie.

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Dans la vallée du Pfaffenthal, à quelques minutes du centre-ville de Luxembourg, le jardin de Canopée asbl est ouvert à tous. On y cultive des légumes (tomates, concombres, blettes, épinards, poireaux, courges, etc.), des herbes (thym, romarin, mélisse, menthe, origan sauge, etc.) et des fleurs qui sont sauvages pour la plupart. / © Maurice Fick / RTL

De l'autre côté de la capitale sur les hauteurs du quartier d'Eich, c'est déjà l'effervescence dans les serres et la terre de Terra, la première coopérative agricolesoutenue par ses membres. S'étendant sur un hectare et demi depuis 2014, le havre de paix fondé par trois amis se trouve à un petit quart d'heure du centre de la capitale.

Sophie Pixius, Pit Reichert et Marko Anyfandakis se sont fixés une mission: "Recréer le lien social autour de l'agriculture et de la nourriture". Ils feront la visite guidée de leur jardin au Eicherfeld ce samedi à 14h00.

Les membres de Terra sont très variés: "Il y a ceux qui veulent vraiment s’engager à fond et qui sont convaincus que cette façon de produire est essentiel aujourd’hui au Luxembourg, ce sont nos engagés. Il y a les gens locaux qui viennent chez Terra car c’est pratique pour eux de venir chercher leurs légumes. Et il y a ceux qui cherchent vraiment la fraîcheur, la qualité de nos produits", résume Sophie Pixius.

Chaque semaine, 200 membres viennent ainsi chercher leur panier de légumes cultivés à Luxembourg-Ville, le samedi matin au marché de Bonnevoie et le mardi à la grange d'Eicherfeld, tout près du jardin. Terra cherche encore à convaincre 30 membres pour être complètement viable économiquement. Depuis le Covid, la société "change" et "les gens recherchent le confort. Ils sont moins prêts à s’engager à long terme", relève Sophie.

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Globalement, les gens aujourd’hui "sont à la recherche d’expériences authentiques dans la nature. Ils ont envie de mettre la main à la pâte, vraiment toucher la terre, sentir le nature autour d’eux et nous leur offrons cette communauté, ce lien social qui se crée entre le producteur et le consommateur", explique Sophie Pixius. / © Maurice Fick / RTL

À ceux qui ont une appréhension et n'y connaissent pas grand chose en jardinage, Franciane du jardin communautaire Jacquinotsgaart, lance: "Pas besoin d’avoir la "main verte", il suffit d’aimer la terre, il suffit d’aimer ce que l’on fait, d’observer et de laisser pousser, et les choses se font tout naturellement",

Jardiner c'est à ses yeux "apporter son temps", mais aussi un peu de "joie de vivre" et aussi cette "envie de partager et d’apprendre des autres". Les meilleurs ingrédients pour faire pousser les plus beaux légumes. Les meilleurs arguments pour pousser ce week-end une porte de jardin...

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