
C'est un sujet qui intéresse la population et les responsables politiques. La Gare est un quartier de la capitale où on ne vit ni ne travaille plus décemment.
Telle est la conclusion tirée après avoir entendu les témoignages de riverains et de commerçants du quartier. Des personnes qui ont participé il y a quelques années à des réunions citoyennes et qui éprouvent aujourd'hui un sentiment d'insécurité encore plus grand. A la Gare, il y a du trafic de drogue et de la prostitution, et ce qui correspond moins bien à l'image d'une capitale, des rues vides sans commerce.
Marc Schwamberger gère un hôtel dans l'avenue de la Gare et s'exprime aussi dans ce reportage au nom du propriétaire de surfaces commerciales dans un parking de la rue Fort Neipperg. Il est de retour au Luxembourg depuis environ deux ans et demi, après s'être occupé d'un hôtel à Francfort, une ville qui sait ce qu'est le milieu de la drogue. Mais ce qu'il voit dans le quartier de la Gare à Luxembourg, l'effraie:
"L'impact le plus important a eu lieu à partir de mai 2019, lorsque l'avenue de la Gare a été fermée à la circulation normale. Là on a vu que ça dégénérait très vite à partir de l'été."
Leur immeuble est situé dans le "triangle des Bermudes", disent-ils. Là où débutent l'avenue de la Gare et l'avenue de la Liberté. Dans ce coin se trouvent ceux que l'on appelle en luxembourgeois "Gelungener" (les gens bizarres). Le jour, ils ne sont déjà guère dérangés par des passants, parce qu'au fond il n'y a aujourd'hui plus grand chose à chercher dans l'avenue de la Gare. Plus de 20 commerces auraient fermé leur porte. L'avenue de la Gare, une rue pour les bus et les dealers? Ce n'est pas possible et il faudrait changer cela.
"Le haut de la rue de Strasbourg, les terrasses. Là, il y a de la gastronomie, on peut s'y restaurer. Cela signifie que le soir, à mon avis, cela a un effet positif. La place de Paris a un effet positif. C'est également perceptible dans les environs immédiats, au moins tant que les terrasses sont ouvertes. C'est évidemment plus beau l'été que l'hiver. Malheureusement il ne reste plus rien de cela dans la rue ici", selon Marc Schwamberger.
Les hôteliers et les commerçants ne sont pas les seuls à être préoccupés par la situation dans le quartier de la Gare. Les résidents le vivent au quotidien, les responsables communaux savent aussi très précisément ce qu'il se passe. Les réunions citoyennes avec les ministres successifs de la Sécurité intérieure, Etienne Schneider, François Bausch et Henri Kox, ont montré la crainte des riverains. Sans résultat concret. Une société de gardiennage privée embauchée par la mairie dans le quartier, le service "A vos côtés" créé par l'ASBL "Inter-Actions" et le renfort policier auraient ramené le calme à la fin de l'année dernière.
Pourquoi davantage de commerces et de riverains ne se réunissent-ils pas, s'est demandé Marc Schwamberger. De là une initiative pour refaire de la Gare un quartier, qui vit, un véritable quartier de la Gare.
Qu'ils soient commerçants, restaurateurs, hôteliers ou résidents, ils voudraient simplement retrouver une qualité de vie normale.
Le reportage de nos collègues de RTL en langue luxembourgeoise :