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Le petit village de Latour a été le théâtre de longues heures de fête et d’un déploiement impressionnant de forces de l’ordre ce week-end.
Les doux rayons d’un soleil d’arrière-saison invitaient davantage à une balade gaumaise qu’à un rassemblement de jeunes en quête de sensations sur des rythmes de musique électronique dopés aux basses surpuissantes.
C’est pourtant vers Latour, à quelques kilomètres de Virton, que des centaines de ravers ont convergé dès vendredi soir pour s’installer dans un atelier de la SNCB (Société nationale des chemins de fer belges). Ce phénomène de société est bien connu. La région d’Arlon avait déjà connu pareille rassemblement sauvage lors du Nouvel An 2020 avec les anciens entrepôts des chemins de fer de Stockem pris d’assaut par des centaines de ravers.

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Vendredi, le flux important de véhicules a rapidement été repéré par la police qui a même utilisé une herse pour arrêter le convoi. Avec pour première conséquence des arrestations. Ce qui n’a pas empêché la fête clandestine de se déclencher.
Venus de France mais aussi d’Allemagne, d’Italie et même de Lituanie, les amateurs de techno s’en sont donné à cœur joie avant de faire à face à un premier assaut des forces de l’ordre samedi vers 5h du matin, les repoussant à coup de feux d’artifice et de pétards.
Promesse de fin et de restitution des lieux
Un dialogue s’est toutefois installé entre les autorités locales et les participants. Ces derniers faisant la promesse de quitter les lieux le dimanche après-midi et de les restituer dans le même état que celui de départ.
Pendant ces échanges, des centaines de nouveaux arrivants ont grossi les rangs des fêtards. On semblait approcher les 5.000 dans la nuit de samedi à dimanche. Des contrôles se sont multipliés aux alentours du site. Des produits illicites ont été saisis et une personne a été privée de liberté. Les secours ont aussi dû intervenir sur le site.
Pendant ce temps, des renforts de police sont arrivés des quatre coins du pays pour muscler l’intervention si nécessaire avec notamment une autopompe et un camion-bélier. Après un nouveau dialogue dimanche après-midi entre les autorités et les fêtards, les forces de l’ordre ont décidé d’intervenir pour déloger les ravers un peu après 15h. Un hélicoptère avait été appelé en renfort et des drones ont survolé la zone pour notamment relever les numéros de plaques minéralogiques afin d’éventuellement poursuivre les participants en justice.
Le matériel de sono et les groupes électrogènes ont été saisis. La police a usé de fumigènes pour disperser les derniers fêtards et la situation est rentrée dans l’ordre dimanche vers 19h.
Rappelons qu’après les événements de Stockem, une sanction financière de plus de 100.000 euros avait été requise contre 13 prévenus. Le peu de dégâts constatés en fin de week-end sur le site de Latour, qui abritait notamment l’entreprise d’un dépanneur, pourrait valoir davantage de clémence de la part de pouvoir judiciaire.