Qu’elles aient bercé notre enfance, qu’elles enchantent nos journées où qu’elles soient devenues des compagnes pour la vie, les chansons jalonnent notre existence.
La devise de Face B pourrait être: “Dis-moi ce que tu écoutes, je te dirai qui tu es”.
Dans cet épisode, c’est un artiste luxembourgeois qui s’est prêté au jeu. Serge Tonnar a été l’un des premiers auteurs compositeurs à écrire et chanter de la chanson et du rock en luxembourgeois, dans la foulée du précurseur Golo Steffen.
“C’est venu naturellement, nous a confié Serge Tonnar. J’ai joué dans plusieurs groupes dans lesquels je chantais en anglais. Et puis j’ai écrit une chanson au piano, en luxembourgeois, spontanément, sans y réfléchir. Ça m’a motivé pour en écrire d’autres, jusqu’à ce que j’aie une dizaine de chansons en luxembourgeois, que j’avais enregistrées seul en jouant tous les instruments. C’est ainsi que j’ai sorti mon premier album, Legotrip, en 2003. Ça n’intéressait personne à l’époque et les radios ne l’ont pas diffusé.”
“Chanter en luxembourgeois, poursuit Serge. c’est choisir de ne pas tricher, c’est l’honnêteté. Quand on chante en anglais, on a tendance à utiliser les clichés de la langue. Beaucoup avouent qu’ils ne peuvent pas écrire en luxembourgeois, il faut essayer de chercher la poésie dans la langue.”
En 2008, Serge Tonnar sort un second album et commence à donner des concerts avec un groupe baptisé du nom de son premier opus, Legotrip.
Il faudra attendre 2010 et l’album Klasseklon pour que Serge commence à toucher le public, sans les radios mais avec les nouveaux outils à sa disposition: “J’étais déjà présent sur YouTube, sur les réseaux sociaux, c’est là que quelque chose s’est passé, sans l’aide des médias qui ne jouent pas assez bien leur rôle pour les artistes luxembourgeois, surtout ceux qui chantent en langue luxembourgeoise. Finalement, les radios se sont mises à jouer les chansons. L’aventure avec le groupe Legotrip a duré dix ans, ça a été magnifique.”
Le covid a malheureusement mis un coup d’arrêt à la carrière de Serge Tonnar qui est conscient qu’il doit “se réinventer”.
Il a malgré tout été très actif durant cette période sombre pour les artistes du spectacle vivant, en étant à l’initiative de “Live aus der Stuff”, afin de pouvoir offrir régulièrement au public des programmes culturels en direct sur Facebook: “On a fait une quarantaine de sessions d’artistes d’horizons divers, des concerts, des lectures, de la danse... Le succès a été incroyable, quelques 500.000 spectateurs ont assisté à ces performances.”
Serge Tonnar prépare un nouvel album, il devrait être prêt pour la rentrée.