Le pull à col roulé c’est bien mais ça ne suffit pas toujours à nous protéger. Et pour cela, nous pouvons compter sur la vitamine C.

Fruit et légumes: nous savons pourquoi

Il y a environ 40 millions d’années, nos ancêtres vivaient près de l’équateur et avaient sous la main quantité de fruits riches en vitamine C qu’ils mangeaient à longueur de journée. Aucune nécessité donc pour leur organisme d’en synthétiser et le gène activant l’enzyme qui transforme le glucose en acide ascorbique (nom chimique de la vitamine C) s’est endormi. Aujourd’hui, nous devons donc la puiser dans notre alimentation.

A l’époque d’Aristote (1.500 ans avant notre ère), les symptômes d’une carence en vitamine C étaient déjà connus. Qui n’a entendu parler de marins au long cours atteints de scorbut? Privés de fruits et légumes frais pendant des mois, ils souffraient de saignements des gencives et de fatigue, leurs dents se déchaussaient et ils finissaient par en mourir. Jusqu’au XVIIIe siècle, lorsque l’on a découvert que le citron pouvait prévenir le scorbut, cette maladie était fatale.

Ce n’est qu’en 1928 que la vitamine C put être isolée et synthétisée à des fins commerciales.

En 1970 parut La vitamine C et le rhume qui secoua le monde médical pendant 20 ans. Linus Pauling, un scientifique renommé détenteur de deux Prix Nobel, y soutient qu’un supplément de vitamine C peut réduire le risque de rhume mais également prévenir les maladies cardiovasculaires.

Près de 50 ans plus tard, et des centaines d’études scientifiques sur le sujet, certains éléments sont clairs: les besoins des sportifs en vitamine C sont plus importants, de même que ceux des fumeurs.

D’après certaines de ces études, nos besoins journaliers en vitamine C seraient de 400 mg par jour. A cette dose, la vitamine C aurait des effets bénéfiques sur la résistance au stress, la prévention et le traitement de l’hypertension artérielle, la santé des vaisseaux sanguins et des artères et dans la prévention des cancers.

Une arme anti-infections?
La vitamine C contribue à des centaines de processus. Elle aide par exemple le corps à produire du collagène, protéine indispensable à la formation du tissu conjonctif de la peau (et à la cicatrisation des plaies), des ligaments et des os. Elle participe aussi à la formation des globules rouges et augmente l’absorption du fer contenu dans les végétaux.

La vitamine C joue également un rôle important dans l’activation des défenses naturelles de l’organisme en favorisant notamment la production d’anticorps. Elle contribue à l’amélioration du tonus et, par ses effets antioxydants, protège les cellules. Cette garantie d’un meilleur état de santé général aide ainsi le corps à combattre les infections extérieures.

C’est pourquoi la vitamine C présente un réel intérêt pour se débarrasser des gros rhumes et éviter de retomber malade. Bon à savoir avec l’épidémie de grippe qui frappe à nos portes.

D’autres qualités
Ces dernières années, diverses études ont mis en évidence d’autres vertus de la vitamine C pour:
• la prévention de la goutte: des doses de 500 mg de vitamine C par jour pendant 2 mois pourraient réduire le taux d’acide urique dans le sang;

• la pneumonie: la vitamine C pourrait avoir un effet préventif et réduirait la durée de la maladie, en particulier chez ceux ayant de faibles niveaux de vitamine;
• la cognition: selon une revue scientifique publiée en 2012, un bon niveau sanguin de vitamine C semblerait nous prémunir de troubles cognitifs;
• les femmes enceintes, les aphtes, l’algodystrophie...

A quelle dose?
Les sources se contredisent sur l’apport journalier conseillé. Selon les pays, l’apport journalier recommandé (AJR) peut varier entre 40 et 120 mg par jour. Dans de nombreux pays européens, cet AJR est évalué à 90 mg pour un homme et à 75 mg pour une femme. Une étude parue en juin 2012 établit cependant que l’apport idéal serait de 200 mg par jour, si l’on veut réellement bénéficier de ses vertus antioxydantes et revitalisantes.

Cependant, on sait aujourd’hui que la dose optimale est plusieurs fois supérieure à l’apport journalier recommandé, et les spécialistes en nutrition recommandent aujourd’hui en prévention des doses moyennes de l’ordre de 500 mg/jour. Et dans les moments où l’organisme lutte contre une infection - et consomme donc davantage de vitamine C - on recommande couramment un gramme de vitamine C par jour, en privilégiant les formes à libération prolongée qui permettent d’assurer un apport réparti sur la journée.

Attention cependant à ne pas en absorber de trop fortes doses. Si vous souffrez d’insuffisance rénale, demandez toujours conseil à votre médecin avant de vous lancer dans une cure de vitamine C.

R. Bonasera