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Le Conseil de gouvernement, réuni vendredi sous la présidence de Luc Frieden, a marqué son accord avec deux projets de loi encadrant la réforme du système de pensions. L’objectif : renforcer la viabilité financière du régime tout en adaptant les dispositifs fiscaux et sociaux liés au maintien dans la vie active.
La réforme du système de pensions franchit une nouvelle étape. Lors de sa séance du 10 octobre 2025, le Conseil de gouvernement a validé deux projets de loi présentés dans le cadre d’une approche "globale et équilibrée", issue des concertations menées entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Ces textes visent à garantir la pérennité du régime tout en maintenant un haut niveau de protection sociale.
Le premier projet de loi modifie à la fois le Code de la sécurité sociale, le Code du travail et la loi de 1998 sur les régimes spéciaux de pension. Il introduit plusieurs ajustements structurels. L’un des points centraux concerne le rapprochement progressif de l’âge effectif de départ en pension anticipée vers l’âge légal, par une prolongation de la durée des cotisations obligatoires de huit mois d’ici 2030. Les conditions de départ à partir de 57 ans sont toutefois maintenues, tout comme l’exclusion des régimes de préretraite actuels pour travail posté ou ajustement.
Le texte prévoit également une hausse du taux de cotisation de 24,0 % à 25,5 % dès 2026, tout en préservant le versement de l’allocation de fin d’année – une mesure dérogatoire à la réforme de 2012. D’autres adaptations concernent la flexibilisation des périodes complémentaires liées aux années d’études et l’introduction d’une retraite progressive calquée sur le modèle en vigueur dans la fonction publique.
Le deuxième projet de loi accompagne cette réforme sur le plan fiscal. Il modifie notamment la loi de 1967 sur l’impôt sur le revenu et introduit deux nouvelles mesures : un abattement fiscal pour maintien dans la vie professionnelle et une revalorisation du plafond de déduction des contrats de prévoyance-vieillesse.
L’abattement, fixé à 9 000 € par an (plafonné à 750 € par mois), vise à encourager les travailleurs déjà éligibles à la pension à rester actifs jusqu’à l’âge légal. Un contribuable imposé en classe 1 avec un revenu annuel de 50 000 € pourrait ainsi économiser plus de 3 000 € d’impôts. Par ailleurs, le plafond de déductibilité des contrats de prévoyance-vieillesse ("Pilier 3") passerait de 3 200 € à 4 500 € par contribuable, soit une hausse de 41 %.
En parallèle, le texte adapte certains dispositifs fiscaux liés aux rénovations énergétiques durables, en relevant le taux d’amortissement accéléré de 6 % à 10 % pour les investissements concernés. Une série de règlements grand-ducaux d’exécution complètent la réforme, afin d’assurer la cohérence entre la fiscalité, la sécurité sociale et le droit du travail.
Ces projets marquent une étape importante dans la mise en œuvre des conclusions issues du dialogue social autour de la réforme des pensions. Le gouvernement insiste sur la nécessité d’un équilibre entre viabilité financière, équité intergénérationnelle et maintien du pouvoir d’achat des retraités, dans un contexte démographique et économique en constante évolution.
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