Certains en ont usé ou abusé pendant les fêtes. Et bien qu'on le cantonne généralement aux occasions spéciales, le champagne a ses vertus thérapeutiques.

Un peu d'histoire

Avant d’être un vin de fête, le champagne était considéré comme un vin thérapeutique: aide à la digestion, antivieillissement, antiseptique, bon pour les rhumatismes… C’est vers la fin du XVIIe siècle que le moine Pierre Pérignon crée ce nouveau breuvage qui sera vite officiellement reconnu pour ses vertus thérapeutiques. Au cours des années et des siècles qui suivirent, ses partisans furent nombreux à célébrer ses bienfaits.

Plusieurs témoignages furent rapportés. Un Lord anglais souligna que les vins de champagne sont «légers et généreux, ne donnent ni la goutte, ni la maladie de la pierre» (calculs rénaux). Un médecin allemand note dans son Traité sur l’usage et les effets des vins dans les maladies dangereuses (1817) que «le vin de Champagne produit un excellent effet de digestion. Il ramène le calme et la gaîté chez les malades tristes et hypocondres». Un autre, Français, explique en 1821 que l’acide carbonique: «éveille l’action de l’estomac, excite les facultés mentales, inspire l’allégresse et une douce gaieté».

A la fin du XIXe siècle, le champagne a trouvé sa place dans la pharmacopée et est qualifié de «Clos de jouvence», ou même de «Tisane des convalescents». Il rentre dans les pharmacies des établissements sanitaires et, lors de la Première Guerre Mondiale, dans les hôpitaux civils et militaires pour maintenir le moral des troupes et des blessés. Les personnes opérées et les femmes venant d’accoucher en recevaient une faible dose pour se remettre. A quand un retour en arrière?

Les bienfaits des polyphénols 

La médecine actuelle tient compte des effets de l’alcool, plus particulièrement de l’éthanol, toxique à fortes doses. Cependant, les vertus d’une consommation modérée de vin ont fait l’objet de nombreuses études: protection contre les maladies cardiovasculaires, contre certains cancers et les maladies neurodégénératives.

Selon une étude effectuée en Grande-Bretagne, un à deux verres de champagne par jour diminueraient le risque de subir un accident vasculaire cérébral ou des problèmes cardiaques. Les polyphénols permettraient en effet de favoriser la circulation et de diminuer la pression
artérielle.

Il s’oppose également à la formation du cholestérol et à son dépôt sur les parois artérielles.

Ces mêmes polyphénols contenus dans les pépins de raisins notamment, sont riches en vitamine E mais aussi en oméga 6 et 9. Ces propriétés en font un puissant antioxydant naturel, luttant contre les radicaux libres et stimulant la production de collagène. Or, le champagne, issu de trois cépages, contient 440 variétés de polyphénols.

Des propriétés digestives

Le champagne agit sur le duodénum et atténue les problèmes hépatiques dus aux excès alimentaires. Sa haute teneur en ions magnésiens et en sels carbonatés active le flux biliaire, et favorise l’élimination des toxines. Ce vin a également des propriétés laxatives. Un verre après le repas du soir favorise la digestion et active le côlon. Mais attention, deux coupes provoquent l’effet inverse! Parallèlement, le gaz carbonique ouvre l’appétit. A déguster donc en début et en fin de repas, de préférence brut (car moins sucré).

Bon pour le sommeil

Un verre de champagne contient pas moins de 4.000 composants: sels minéraux, oligo-éléments, vitamines et sucres complexes. Son apport en magnésium, en cuivre, en fer ionique, en calcium et en zinc lui confère un effet soporifique.

Antidépresseur

Sa richesse en zinc est essentielle à la régulation de l’influx nerveux. Son apport en lithium et en phosphore en font un puissant euphorisant, utilisé bien avant l’invention des neuroleptiques comme antidépresseur et anxiolytique.

Alzheimer et pertes de mémoire

Des chercheurs ont démontré les effets du champagne sur la mémoire. Trois verres par semaine protégeraient les fonctions cognitives, et agiraient donc contre la maladie d’Alzheimer et les pertes de mémoire dues à l’âge grâce, toujours, aux polyphénols.

Le champagne comme secret de beauté

Le champagne aurait également des vertus dermatologiques. Une coupe par jour active par exemple la circulation lymphatique et favorise le drainage, ce qui hâte la disparition de la cellulite en accentuant le processus d’élimination de l’organisme.

Sa richesse en vitamines B, oligo-éléments nourrisseurs
de l’épiderme et autres molécules lui confère une action hydratante, anti-inflammatoire, anti-âge et détoxifiante qui redonne à la peau éclat et fraîcheur. Un coton imbibé de champagne passé sur le visage agirait comme un tonique qui nettoie en profondeur, élimine les cellules mortes et régénère la peau.

En conclusion, usez-en sans en abuser. Ce petit plaisir gustatif peut vous apporter bien plus qu’un frémissement des papilles. A votre santé!

R. Bonasera