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On estime qu’aujourd’hui, près d’un enfant sur quatre est allergique. Et les acariens sont en cause dans 60 à 70% des cas. Ceci signifie que sur une classe de 20 enfants, on retrouve 3-4 enfants allergiques aux acariens. Une épidémie dont on ne mesure pas toujours les conséquences. Nous faisons le point avec le Dr Morel-Codreanu, allergologue au CHL.
Une étude récente réalisée par le service de pédiatrie de Mont-Godinne auprès d’enfants de 7 mois à 17 ans a montré que 59% de ces jeunes patients étaient sensibilisés aux poussières de maison. Les allergies aux chats ou aux pollens de graminées ne viennent qu’en deuxième et troisième position. Et l’explication est simple: allergies aux pollens se développent généralement après trois ou quatre saisons d’exposition, tandis que c’est dès leur tendre enfance que les tout-petits sont soumis aux poussières de maison.
Asthme, difficultés scolaires et autres conséquences
Si l’on n’y prend garde, la "banale" allergie aux acariens peut évoluer vers un asthme allergique. C’est pourquoi il est important d’intervenir au stade de la rhinite allergique. Mais un enfant qui dort mal est aussi un enfant moins en forme à l’école ou pour les activités sportives. Enfin, les dentistes remarquent de plus en plus chez les enfants allergiques des troubles de l’occlusion dentaire aux conséquences multiples: esthétique, estime de soi et impact financier des soins d’orthodontie, notamment.
Eviction et désensibilisation
Les premières étapes de la prise en charge sont toujours les "mesures d’éviction" (voir encadré). Ces mesures sont nécessaires, en plus des médicaments prescrits pour soulager les manifestations.
Si les symptômes persistent malgré la prise de médicaments symptomatiques, de plus en plus les allergologues estiment que l’étape suivante est de "bloquer l’allergie", par un traitement de désensibilisation, ou "immunothérapie allergénique", qui cible la cause de l’allergie et permet ainsi d’améliorer les symptômes.
La désensibilisation vise à:
• développer une tolérance vis-à-vis de l’allergène afin de réduire les symptômes d’allergie;
• réduire la prise de médicaments symptomatiques.
Parlez-en à votre médecin.
Vous avez dit acariens?
Invisibles à l’oeil nu, les acariens provoquent des allergies vivants ou morts. C’est le corps de l’acarien ainsi que ses déjections qui contiennent des particules allergisantes. Ces particules se mettent en suspension dans l’air et pénètrent profondément dans les voies respiratoires.
Les acariens sont présents danstout ce qui garde la poussière: matelas, tapis, moquettes, rideaux, peluches… Ils y trouvent les éléments essentiels pour se développer :
• la nourriture (les acariens raffolent de squames et de débris de poils d’origine humaine ou animale);
• l’humidité (à 60-80%, elle est idéale pour le développement des acariens);
• la température (à plus de 26°C, elle favorise la prolifération des acariens).