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L’escrime est un sport de combat. L’objectif consiste à esquiver et à toucher son adversaire. Cela suppose un esprit de guerrier. Toutefois, la force n’est pas nécessaire: un bon escrimeur doit savoir observer, analyser et anticiper. Adultes et enfants y adhèrent.
Pratiquée par 1,3 million de personnes dans cent pays, l’escrime est un sport aux multiples facettes, qui allie concentration, coordination, vivacité. Cette activité permet de gagner en confiance, d'apprendre à s'adapter à l'autre et d’accroître la maîtrise de soi. En prime c’est l'un des rares sports où le français est la langue officielle. Chaque pays utilise sa langue pour les compétitions nationales, mais dès que la compétition devient internationale, le français est obligatoire pour l’arbitrage. "En garde! Prêts? Allez! Halte! ..."
L’escrime développe la motricité
Essayer cette discipline est loin d’être un coup d’épée dans l’eau. "Chez nous, au Cercle d’escrime des communautés européennes, un des six clubs luxembourgeois, on peut débuter dès 7 ans, précise Gaston d’Ansembourg, le président. Ce sont les films mais aussi les livres évoquant d’Artagnan ou des chevaliers qui donnent envie aux plus jeunes de s’y mettre. Il y a également un côté mystérieux avec le casque." Pour les plus petits, dès 4 ans, l’escrime d’éveil développe la capacité à s’orienter dans l’espace, la concentration et la motricité. Du matériel adapté, en plastique, est utilisé. "Ce sport améliore la coordination mais aussi la précision des gestes, ce qu’on appelle la motricité fine."
Trois armes à tester
Que ce soit dans sa forme classique ou moderne, l'escrime utilise trois armes: l'épée, le fleuret et le sabre. Toutes sont présentes au niveau olympique. Le fleuret est l’arme la plus légère. Elle demande beaucoup de précision. L’épée est plus lourde, c’est donc l’arme du duel, où la stratégie est prépondérante. Enfin, le sabre est l’arme des cavaliers, il suppose de l’explosivité.
Des règles à respecter
Il y a des règles dans une salle d’armes: comme être poli, avoir l’esprit sportif, respecter l’autre, être persévérant… Le salut est obligatoire, avant et après l’assaut. A la fin du match, il faut serrer la main de son adversaire et le remercier, que l'on gagne ou que l'on perde!
Un sport dit d’intelligence
Il faut répondre du tac au tac: vitesse, réaction et exécution sont les clés. Il y a des moments pour attaquer, pour se défendre… "C’est très tactique, voire stratégique." Ce sport pousse aussi à être maître de soi-même. Dans un combat, mieux vaut être rapide dans l’exécution. Apprendre à accepter ses erreurs, ne pas se décourager, continuer quoi qu’il arrive… Sur le plan mental, l’escrime demande de la persévérance et de la stratégie, une envie de gagner, de la patience et aussi du courage. C’est un sport qui apporte beaucoup dans le développement personnel: il permet de s’affirmer, de préciser sa gestuelle, de s’organiser dans le temps et l’espace. En alliant physique et stratégie, l’escrime est un sport qui se débute et qui se pratique quel que soit votre âge, tant en loisirs qu’en compétition. Physiquement, cela requiert et développe une grande souplesse ainsi que des réflexes et une rapidité des mouvements à toute épreuve.
L’escrime nécessite explosivité et endurance: explosivité pour pouvoir réagir vite et surprendre son adversaire au moment opportun; endurance pour tenir le rythme soutenu des assauts en compétitions ou au club. En permanence fléchi sur ses appuis, la pratique développe les muscles en profondeurs, tonifie et affine la silhouette. "Cela développe également l’équilibre, la coordination et la précision, estime le président du Cercle d’escrime des communautés européennes."
Une discipline qui se modernise
Saviez-vous que l’escrime existe depuis le XVIe siècle en Europe mais que cette discipline n’est accessible aux femmes que depuis 1924? Au Luxembourg, l’épée est essentiellement enseignée. Seul le Cercle Grand-ducal propose le fleuret mais aussi depuis 2023 de l’escrime dite artistique. Il s’agit d’un mélange d'activités sportives et artistiques, où la dépense physique, très importante, côtoie le côté comédien, le tout incluant un aspect historique très prononcé.
L’utilisation de sabres lasers comme dans les films de Star wars a révolutionné la pratique. "C’est fascinant et beau à voir", apprécie Gaston d’Ansembourg. À partir de 12 ans et sans limite d’âge, le sabre laser se situe à mi-chemin entre l’escrime artistique et sportive. Discipline hybride, le sabre laser se pratique avec un équipement de protection de hockey et un masque d’escrime, sans oublier la fameuse épée lumineuse qui résiste aux chocs. Véritable sport, qui donne lieu à des compétitions sous l’œil averti d’un arbitre, le maniement du sabre laser mobilise des ressources physiques comme l’adresse, la souplesse, la résistance. Il fait aussi appel aux qualités mentales requises dans le maniement de l’épée traditionnelle, apprend le sang-froid, le contrôle et la prise d’initiative.