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La dénutrition chez la personne âgée est une préoccupation sérieuse. Elle est souvent due à une combinaison de facteurs tels que la perte d'appétit, des problèmes de santé sous-jacents et une diminution de la capacité à absorber les nutriments.
Cela peut entraîner une détérioration rapide de la santé, d'où l'importance d'une surveillance attentive et d'interventions nutritionnelles appropriées.
Alimentation et activité physique
Un régime équilibré et varié, associé à une attention particulière aux composantes nutritionnelles, revêt une importance capitale pour les personnes âgées. En effet, la dénutrition représente un problème de santé publique majeur, ayant des implications sérieuses tant sur le plan physique que mental.
De manière similaire, l'activité physique chez les seniors est considérée comme essentielle, au même titre que l'alimentation, pour maintenir la masse musculaire. Une pratique régulière, intégrée quotidiennement, joue un rôle crucial dans le renforcement de la trame conjonctive osseuse.
Qu’est-ce que la dénutrition ?
La dénutrition, ou dénutrition protéino-énergétique, se manifeste par une perte de poids involontaire due à un déséquilibre nutritionnel, caractérisé par un bilan protéique négatif. Cela résulte d'un écart entre les besoins en protéines et des apports déséquilibrés, entraînant un déficit global de la masse grasse et de la masse maigre.
Il est à noter que les besoins protéiques des personnes âgées sont comparables à ceux des adultes, voire supérieurs en cas de stress oxydatif ou de pathologie.
Dans ce contexte, la santé buccodentaire revêt une importance particulière également, car les protéines, en tant que grosses molécules, requièrent une mastication efficace pour une métabolisation optimale. Ainsi, l'état de la dentition doit être soigneusement évalué.
Pourquoi les personnes âgées ont moins d’appétit ?
Avec l'âge, l'action atténuée de l'hormone digestive appelée ghréline, qui normalement stimule l'appétit, a pour conséquence une diminution de la sensation de faim chez les personnes âgées. Ce phénomène est exacerbé par une alimentation souvent sujette à la monotonie, entraînant une réduction de la consommation alimentaire. De fait, de nombreux seniors se limitent à l'ingestion de moins de dix produits alimentaires différents chaque semaine, ce qui impacte la diversité de leur microbiote intestinal. De plus, il arrive fréquemment qu'ils ne soient plus en mesure de préparer leurs repas, et lorsque cette responsabilité est déléguée, elle n'est pas toujours exécutée de manière optimale.
Conséquence d’une dénutrition
La dénutrition peut engendrer des conséquences fonctionnelles néfastes telles que des pertes tissulaires et des modifications de la composition corporelle, mais aussi aggraver le pronostic en présence d'une maladie. La gravité de cette dénutrition est intrinsèquement liée à la dégradation de la masse protéique.
Une fois le diagnostic établi, il devient impératif de définir le degré de sévérité, nécessitant une évaluation approfondie par un professionnel de la nutrition. La prise en charge varie selon la gravité de la dénutrition, exigeant une surveillance attentive et un suivi régulier par un professionnel de la santé.
La prévention
La prévention est primordiale pour les séniors « fragilisés » qui nécessitent une attention particulière en matière de recommandations nutritionnelles. Il est crucial de demeurer vigilant afin d'assurer une absorption adéquate des protéines.
Les conseils nutritionnels afin d’éviter la dénutrition sont :
- S’assurer d’une bonne structuration des repas en respectant le fait de se mettre à table et de mastiquer et de manger en pleine conscience.
- Si la personne manque d’appétit, elle peut toujours fractionner ses repas et évidemment consulter un professionnel en nutrition afin d’avoir une aide sur base de plan alimentaire.
- Il ne faut pas hésiter à enrichir ses plats pour en augmenter la saveur (huile d’olive, crème fraîche, fromage râpé, graines de chanvre, de sésame, de courges…).
- Agrémentez vos repas d’épices (si pas de problème de déglutition).
- Un verre de vin doux peut stimuler l’appétit…
- Vous pouvez trouver dans l’industrie agroalimentaire des pâtes ou des semoules hyperprotéinées à ajouter avec des protéines végétales (lentilles, pois chiches…).
- Boire beaucoup d’eau est indispensable à l’hydratation cellulaire.
- Il ne faut surtout pas faire de simples collations à la place d’un repas, mais faire un repas dans le respect des composantes. Le repas doit être varié avec beaucoup de couleurs pour les antioxydants et lutter contre le stress oxydant. En plus, cela est plus appétissant.
Les conseils de Christel Heintz, micronutritionniste :

Christel Heintz, micronutritionniste.
- En micronutrition, le mode de vie reste prépondérant et inclut une activité physique quotidienne.
- Il faut une aide au maintien de relations sociales, d’autonomie alimentaire et d’appétence.
- La vitamine D reste la star des micronutriments chez la personne âgée et doit être prise quotidiennement, une fois le taux optimal atteint. Elle devrait être dosée systématiquement biologiquement, ainsi que le zinc et le magnésium (encore plus important en dosage que pour l’adulte), le calcium et le phosphore.
- La vitamine K est importante pour son rôle sur le statut osseux.
- Toutes les vitamines liposolubles A, D, E, K sont indispensables.
- Les vitamines B ne se stockent pas dans l’organisme et doivent être continuellement renouvelées, en particulier chez le sujet âgé et pour la vitamine B12.
- La glutamine et les probiotiques peuvent également s’avérer bien utiles.
L’idéal est de consulter un micronutritionniste pour la prise de compléments alimentaires car toutes supplémentations à l’aveugle peut-être délétère. Le trop est l’ennemi du bien en micronutrition.