VoyagesVotre avion a du retard, allez-vous être moins bien indemnisé ?

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Sous l'impulsion de la demande de la Pologne, qui vient de prendre la présidence du Conseil de l'Union européenne, le règlement prévoyant une indemnisation des passagers en cas de retard de plus trois heures pourrait être revu... à la faveur des compagnies aériennes.
© David-Prado/ Getty Images

Dans l’aérien, on a l’habitude des annonces à grand fracas, qui font craindre une perte de confort ou d’argent lors d’un prochain voyage. Enfin, surtout en provenance de Ryanair, il faut le reconnaître, qui maîtrise les coups de communication à la perfection. On n’a pas oublié sa mesure choc - jamais appliquée, de faire payer les toilettes dévoilée il y a quelques années par Michael O’Leary.

En début d’année encore, le patron emblématique de la compagnie aérienne low-cost avait partagé son point de vue quant à l’obligation pour les passagers de ne consommer pas plus de deux boissons alcoolisées dans les aéroports avant d’embarquer, histoire d’éviter les déboires (sans mauvais jeu de mots) avec des voyageurs éméchés.

Force est de constater que quand il s’agit d’un projet étudié par l’Union européenne, on n’est bien obligé de le prendre plus sérieusement. Le Conseil européen souhaiterait en effet faire évoluer la législation en vigueur à propos de l’indemnisation des passagers en cas de retard d’un avion. Et cela n’irait pas dans leur sens.

Repérée par AirHelp, une entreprise spécialisée dans l’accompagnement des voyageurs pour constituer un dossier d’indemnisation, cette mesure consisterait précisément à assurer un remboursement à partir de cinq, neuf ou douze heures de retard, selon la distance des vols. On parle spécifiquement du règlement CE 261 qui impose actuellement aux transporteurs aériens d’indemniser les passagers en cas de retard supérieur à trois heures. Ces derniers peuvent espérer obtenir 600 euros si leur vol est annulé ou retardé de plus de trois heures, sans préavis au moins 14 jours avant le départ.

“Nos données montrent qu’en modifiant le règlement proposé, plus de 80% des vols affectés par des retards ne pourraient plus bénéficier d’une indemnisation pour leurs passagers. Cela laisserait les passagers complètement bloqués et n’inciterait pas les compagnies aériennes à minimiser les retards”, alerte le PDG d’AirHelp Tomasz Pawliszyn.

Ce n’est pas la première fois que ce règlement européen tente d’être révisé. En 2013, il y avait déjà eu une tentative, avant d’être finalement bloquée. Le projet est remis sur la table à la demande de la Pologne qui a pris la présidence du Conseil européen au 1er janvier 2025 pour six mois.

Pour rappel, en 2024, plus de 287 millions de passagers ont été concernés par un vol annulé ou retardé en Europe, selon AirHelp.

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