
“Après avoir entendu les opinions des parties et lu les documents déposés, nous émettons un ordre national interdisant la grève qui a été lancée, précisant que la grève doit cesser aujourd’hui à 14H30" (11H30 GMT), a indiqué le tribunal du Travail de Tel-Aviv dans sa décision dont l’AFP s’est procurée une copie.
Le tribunal a estimé pour justifier sa décision qu’il “était clair qu’il s’agissait d’une grève politique”, précisant qu’il n’avait trouvé “aucun argument économique” dans les explications de la puissante centrale syndicale Histadrout pour justifier la grève.
La texte rappelle les propos du chef de la Histadrout, Arnon Bar-David, selon lesquels “nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant que nos enfants sont assassinés dans les tunnels de Gaza”.
Le procureur général israélien, à la demande du ministre des Finances, Bezalel Smotrich (extrême droite), avait saisi le tribunal du travail, arguant que la motivation de la grève était d’ordre politique et ne concernait pas un conflit collectif de travail.

Les Israéliens étaient appelés à “une grève générale” lundi afin de contraindre le gouvernement à conclure un accord pour libérer les otages retenus à Gaza, après la découverte par l’armée de six otages morts dans un tunnel.
À partir de 06H00 (05H00 au Luxembourg) lundi, “toute l’économie israélienne sera en grève générale”, a lancé dimanche le chef de la puissante centrale syndicale israélienne, Arnon Bar-David, car “nous devons faire cesser cet abandon des otages”.
“À 08H00, l’aéroport sera fermé, les décollages et les atterrissages cesseront”, a précisé la Histadrout dans un communiqué.
Dimanche, des dizaines de milliers d’Israéliens ont manifesté dans plusieurs villes pour réclamer un accord sur la libération des otages. À Tel-Aviv, des protestataires ont bloqué une autoroute.
Cette mobilisation intervient après l’annonce dimanche par l’armée israélienne de la découverte des corps de six otages dans la bande de Gaza, théâtre d’une guerre dévastatrice opposant depuis bientôt onze mois Israël au mouvement islamiste palestinien Hamas.
“Les corps des otages Carmel Gat, Eden Yerushalmi, Hersh Goldberg-Polin, Alexander Lobanov, Almog Sarusi et Ori Danino” ont été retrouvés samedi dans un “tunnel dans la zone de Rafah”, dans le sud de la bande de Gaza, a indiqué l’armée, suscitant stupeur et colère en Israël.
Le président américain Joe Biden s’est dit “dévasté” et “indigné”, tandis que son homologue français Emmanuel Macron a fait part de sa “stupeur” et demandé “l’arrêt de la guerre”.
Au moins quatre otages ont été enterrés, en présence de proches endeuillés. “Tu as été abandonné, chaque jour, chaque heure, 331 jours (...) tu as été sacrifié pour “détruire le Hamas"", a déploré Nira Seroussi dans son éloge funéraire à son fils, Almog.
Elle faisait référence aux déclarations répétées du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, qui a juré de poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, qu’Israël considère comme un mouvement terroriste, à l’instar des Etats-Unis et de l’Union européenne.
M. Netanyahu, sous pression croissante pour conclure un accord sur les otages après des mois de blocage, a menacé dimanche le Hamas de lui “régler son compte”.