Son interprète fond en larmesRoman, 11 ans, a perdu sa mère à cause de la Russie : "j'ai pu lui dire au revoir"

RTL Infos
Roman Oleksiv, un garçon ukrainien de 11 ans, a perdu sa mère dans une frappe aérienne russe visant un hôpital. Son témoignage, il y a quelques jours devant le Parlement européen, a ému jusqu'à son interprète.
Roman Oleksiv témoignant devant le Parlement européen.
Roman Oleksiv, jeune garçon ukrainien de 11 ans, a été gravement blessé par une attaque russe. Sa mère n’a pas survécu. Vidéo : AFP

Difficile de retenir son émotion face à ce jeune enfant qui a connu l’horreur. Même l’interprète n’a pu retenir ses larmes. Roman Oleksiv, jeune Ukrainien de 11 ans, a été blessé en 2022 lorsqu’une bombe s’est s’écrasée sur un hôpital à Vinnytsia, au centre de l’Ukraine. Il est venu témoigner au Parlement européen, à Strasbourg, mercredi 10 décembre. “C’est la dernière fois que j’ai vu ma mère et la dernière fois que j’ai pu lui dire au revoir.” Et de raconter, calmement : “J’ai vu qu’elle était sous les pierres et j’ai vu ses cheveux. Je pouvais même toucher ses cheveux. Et je lui ai dit au revoir.”

Le garçon a été gravement brûlé par l’attaque, et les séquelles sont particulièrement visibles sur son visage. Il a subi 36 opérations chirurgicales, et a pu bénéficier de soins adaptés en Allemagne, où il a été transporté avec son père.

Son interprète, Ievgeniia Razumkova Dufour, qui est une assistante parlementaire d’origine Ukrainienne - n’a pas su contenir son émotion. “Le 14 juillet 2022... excusez-moi je suis un peu émue”, se reprend-elle. “J’étais à Vinnytsia avec ma mère à l’hôpital, et trois missiles russes ont frappé l’endroit”, traduit-elle. En larmes, elle est incapable de traduire la suite du récit de l’enfant. “Je vais vous aider”, lui dit alors un autre interprète, qui prend le relais.

Tout son comportement, toute sa force, c’est tellement envahissant, perturbant et émouvant qu’à un moment donné, je ne savais pas comment réagir, malgré les préparatifs que j’avais faits avant”, confiera ensuite Ievgeniia Razumkova Dufour. Au Parlement, l’émotion est partagée. Dans la vidéo partagée sur les réseaux sociaux, on voit des députés essuyer leurs larmes.

Roman vit aujourd’hui à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine. Il apprend la danse avec une fillette, elle aussi blessée. Et il porte à Bruxelles (Belgique) ce message d’espoir : “Je voudrais vous dire que lorsqu’on est ensemble, on est forts. Et vous ne devez jamais renoncer. Il faut continuer à aider les enfants ukrainiens.”

Viol d’enfants, torture, exécutions sommaires... La Russie commet le pire en Ukraine

Des femmes ukrainiennes et polonaises participant à une manifestation "Le viol est un crime de guerre" devant le consulat général de Russie à Cracovie, en Pologne, le 8 mai 2022.
Des femmes ukrainiennes et polonaises participant à une manifestation “Le viol est un crime de guerre” devant le consulat général de Russie à Cracovie, en Pologne, le 8 mai 2022.
© BEATA ZAWRZEL/NurPhoto via AFP

Un rapport de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a estimé que la Russie était responsable de “graves violations” du droit international contre les prisonniers de guerre ukrainiens pouvant “constituer des crimes de guerre et, dans certains cas, peut-être des crimes contre l’humanité. Les atteintes “généralisées et systématiques” consistent, entre autres, en “des actes de torture” et peuvent aller jusqu’à des “exécutions arbitraires”, souvent après reddition. En septembre dernier, Vladimir Poutine a signé une loi pour retirer la Russie de la Convention européenne pour la prévention de la torture, créée par le Conseil de l’Europe.

Ukrainien devenu porte-parole des hommes victimes, Oleksii Sivak témoigne auprès du Monde du cauchemar qu’il a vécu : deux mois de captivité dans un sous-sol de Kherson, des chocs électriques sur ses parties génitales, des menaces de castration. Il n’est pas un cas isolé. “Dès le premier jour de notre arrivée, ils nous ont mis tout nus”, raconte une autre victime, Illia Iliachenko, 22 ans, emprisonné dans l’une des pires prisons russes, Taganrog. Il se souvient qu’en guise de punition, les gardiens le mettaient “contre le mur, complètement nu”, avant de le “frapper violemment sur l’anus devant les autres”. “Ils ont tapé si fort que j’ai saigné pendant trois mois.

Selon le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, ces pratiques sont généralisées dans presque tous les lieux de détention contrôlés par la Russie. Viol, nudité forcée, électrocution, humiliations sexuelles : les méthodes visent à anéantir physiquement et psychologiquement les prisonniers.

Depuis le début de la guerre, le 24 février 2022, de très nombreuses Ukrainiennes ont été victimes de violences sexuelles de la part des soldats russes. Les enfants, parfois très jeunes, ne sont pas épargnés par ces horreurs.
De plus, la Fédération de Russie a illégalement déporté et transféré de force des enfants ukrainiens vers son territoire et depuis les zones temporairement occupées de l’Ukraine, comme l’ont attesté des organismes internationaux, notamment la Cour pénale internationale. Des milliers de ces enfants se trouvent toujours en Russie, loin de leur famille.

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