
La Russie a subi dans la nuit de lundi à mardi une attaque massive de drones ukrainiens, la plus grande depuis l’assaut contre l’Ukraine, qui a ciblé en particulier la région de Moscou, faisant au moins deux morts, en pleine effervescence diplomatique autour d’une éventuelle trêve.
Le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov, a fait état de deux tués et de plusieurs blessés dans l’attaque, parmi lesquels un enfant. Les villes de Vidnoïe, Domodedovo, Ramenskoïe et le village de Sapronovo, tous situés au sud de la capitale, ont été touchées.
L’attaque, qui a impliqué au moins 337 appareils selon le ministère russe de la Défense, intervient à quelques heures de pourparlers en Arabie Saoudite entre représentants ukrainiens et américains, sur les conditions d’une éventuelle trêve partielle.
Kiev devrait y présenter une proposition de “trêve dans les airs” et “en mer”, en réponse aux pressions de l’administration de Donald Trump.

Les autorités russes ont assuré que l’attaque ukrainienne était un échec, revendiquant l’interception des 337 drones, dont 91 au-dessus de la région de Moscou et 126 au-dessus de la région de Koursk, frontalière de l’Ukraine et dont quelques centaines de km2 sont occupés par les forces ukrainiennes.
“La plus grande attaque de drones ennemis contre Moscou a été repoussée”, s’est félicité le maire de la capitale russe Sergueï Sobianine sur Telegram.
À aucun moment les habitants de Moscou et de ses environs n’ont été prévenus de l’attaque en cours, les sirènes d’alertes n’ayant pas été déclenchées en dépit de la menace.
Selon des journalistes de l’AFP, dans le village de Sapronovo, à environ 10 kilomètres de Moscou, un drone a touché le 21e étage d’un immeuble de 25 étages, détruisant des fenêtres et un balcon.
“Cela s’est passé à cinq heures du matin. Nous dormions, une explosion s’est produite. Les enfants ont crié”, a raconté à l’AFP Evguenia Bakatouïeva, 38 ans, qui était avec ses trois enfants au moment de l’attaque. Dans son appartement, la fenêtre de la cuisine a été brisée. “Cela fait peur, très peur”, ajoute cette employée d’un salon de beauté.
“Jusqu’ici, je n’avais vu ça qu’à la télé”, dit Artiom, qui travaille chez un concessionnaire automobile et dont l’appartement a subi des dégâts. “C’est une image qui fait peur quand tu la vois dans ta vie quotidienne”, confie l’homme de 34 ans.