
Selon une étude réalisée par le portail Statista, Lisbonne enregistre la plus forte densité de locations Airbnb en Europe, à la fin du troisième trimestre 2024, à raison de 46,7 logements pour 1.000 habitants. Dans le détail, la capitale portugaise abriterait près de 24.000 logements.
Paris arrive en deuxième position en terme de densité, mais compte plus de logements en location que Lisbonne (90.000 contre 24.000 pour Lisbonne). En France, l’Assemblée nationale a adopté le 7 novembre dernier définitivement la loi dite “anti-Airbnb” visant à réduire l’avantage fiscal des locations de meublés touristiques. Toute l’intention de ce texte de loi est de “lutter contre les phénomènes d’éviction des résidents permanents des zones tendues en favorisant la mise sur le marché de logements destinés à la location de moyenne et longue durée”.
Concrètement, on parle de 30% d’abattement fiscal dans la limite de 15.000 euros de revenus locatifs annuels, contre 50% dans la limite de 77.700 euros actuellement pour les meublés non-classés. Pour les meublés classés et les chambres d’hôtes, celui-ci sera de 50% dans la limite de 77.700 euros de revenus locatifs annuels, contre 71% dans la limite de 188.700 euros actuellement.
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Et ce n’est pas tout : les communes pourront “sur délibération motivée” abaisser le nombre maximal de jours de location touristique des résidences principales à 90 jours (contre 120). Elles pourront également fixer des quotas d’autorisation de meublés de tourisme et délimiter dans leur plan local d’urbanisme des secteurs réservés à la construction de résidences principales.
Autant de mesures pour limiter l’activité d’Airbnb désigné comme l’un des responsables de la crise du logement. A Barcelone aussi, on pointe depuis longtemps du doigt le géant américain de la location entre particuliers, à tel point que le maire a décidé d’interdire la location de meublés touristiques d’ici 2028.
Mais quand on analyse la densité du nombre de logements répertoriés par Airbnb par rapport au nombre d’habitants, la saturation ne se vit pas là où on le pense.... Car d’après les données publiées dans une étude de Statista, c’est bien Lisbonne qui arrive en tête des villes étouffées par Airbnb.
Paris est juste derrière en matière de densité, le rapport est de 45,7 hébergements pour 1.000 habitants. Les autres villes repérées par cette étude sont loin derrière, à commencer par Venise (3e du classement) où la densité est de l’ordre de 33,2 hébergements Airbnb pour 1.000 habitants. Barcelone et Amsterdam, où il est possible de louer un meublé touristique durant trente jours max sur une année, sont moins sujets à l’étouffement, avec une densité respective à 11,4 logements et 10,5 logements.