La police judiciaire a procédé à trois arrestations et mené environ 130 perquisitions à Madère, mais aussi dans la région de Lisbonne et dans le nord du Portugal, a-t-elle annoncé dans un communiqué, évoquant trois enquêtes pour des faits de corruption, abus de pouvoir et trafic d’influence liés à des appels d’offres publics et à l’attribution de contrats de construction.
Le domicile de Miguel Albuquerque, chef du gouvernement régional et ancien maire de Funchal, a été perquisitionné mercredi, ainsi que les locaux de l’exécutif madérien, de la mairie de Funchal et de plusieurs sociétés, ont rapporté les médias locaux.
“Je ne vais pas remettre ma démission car je vais contribuer à mettre la vérité en lumière”, a-t-il réagi devant les médias, clamant son innocence alors que plusieurs de ses adversaires l’ont appelé à quitter ses fonctions.
Selon la presse, les trois suspects arrêtés sont l’actuel maire de la capitale de l’archipel, Pedro Calado, et deux responsables du groupe de construction AFA, dont son patron Avelinho Farinha.
La police judiciaire a effectué environ 130 perquisitions à Madère et en divers endroits du continent, dans le cadre d’une enquête sur des délits présumés de corruption active et passive, de participation économique à des affaires, de malversation, de réception ou d’offre d’un avantage indu, d’abus de pouvoir et de trafic d’influence.
La mairie de Funchal, dirigée comme le gouvernement régional par des responsables du Parti social-démocrate (PSD, centre droit), a elle-même confirmé que des perquisitions avaient été effectuées dans ses locaux.
“C’est avec une grande inquiétude que nous assistons aux perquisitions qui visent le président du gouvernement régional et le maire de Funchal”, a commenté le chef du file du Parti socialiste à Madère, Paulo Cafôfo.
Mercredi, le maire de Funchal, Pedro Calado, a été conduit à la prison de Funchal en milieu d’après-midi. Le maire aurait fourni tous les éclaircissements demandés dans le cadre de l’enquête, mais il restera détenu jusqu’à ce qu’il soit entendu par le juge d’instruction ce vendredi à Lisbonne.
Après avoir été conduit à l’aire de transition d’une prison locale de l’île, il devait être transféré jeudi au Centre de détention du district de la capitale portugaise (DIAP). Ce transfert est dû au fait que l’affaire se déroule dans la capitale portugaise, comme l’ont déjà révélé le Département central d’enquête et d’action pénale et la police judiciaire dans un communiqué.
