
“La commission a constaté que les autorités israéliennes ont en partie détruit la capacité des Palestiniens à Gaza - en tant que groupe - à faire des enfants, à travers la destruction systématique des soins de santé sexuelle et reproductive”, a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Israël “rejette catégoriquement ces allégations infondées”, a indiqué l’ambassade à Genève (Suisse) dans un communiqué.
Selon l’ONU, un génocide est un crime “commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux”, et cinq types d’actes peuvent être considérés comme constitutifs d’un génocide.
La commission estime que deux d’entre eux concernent Gaza: les “mesures visant à entraver les naissances” et la “soumission intentionnelle” d’un groupe à des conditions d’existence “devant entraîner sa destruction physique”.
“Le ciblage des installations de soins de santé reproductive, notamment par des attaques directes contre les maternités et la principale clinique de fécondation in vitro de Gaza, combiné à l’utilisation de la famine comme méthode de guerre, a eu un impact sur tous les aspects de la reproduction”, a déclaré la présidente de la commission, Navi Pillay.
Ces violations ont causé des “souffrances physiques et mentales immédiates aux femmes et aux jeunes filles”, mais ont “aussi des effets irréversibles à long terme sur la santé mentale et sur les possibilités pour les Palestiniens, en tant que groupe, de faire des enfants”, a ajouté la Sud-Africaine, qui fut notamment présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).
Pour Israël, la commission d’enquête “instrumentalise les violences sexuelles pour faire avancer son programme politique prédéterminé et biaisé”.Elle “se contente délibérément d’un degré de corroboration moindre dans son rapport (que dans d’autres cas), ce qui lui permet d’inclure des informations provenant de sources de seconde main, uniques et non corroborées”, a accusé l’ambassade d’Israël.
“Cette pratique est incompatible avec les normes et méthodologies de vérification établies par l’ONU”.Dans ce nouveau rapport, la commission pointe du doigt la destruction par les forces de sécurité israéliennes de la plus grande clinique de fécondation in vitro al Basma, qui conservait des milliers d’embryons.
Cette destruction “visait à empêcher les naissances de Palestiniens à Gaza” et constitue à ses yeux “un acte génocidaire”, selon la commission, créée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en 2021.
Elle conclut également que cette destruction “visait à détruire les Palestiniens de Gaza en tant que groupe”.