
Depuis juillet dernier, les randonneurs qui s’apprêtent à gravir le mont Fuji au Japon ne doivent plus seulement penser à emmener leurs bâtons et leurs chaussures à crampons, mais aussi... leur porte-monnaie. Car s’ils souhaitent emprunter le sentier Yoshida - le plus populaire parmi les quatre chemins menant vers le sommet, il faut débourser 2.000 yens (environ 12 euros). Évoquée seulement l’année dernière, cette mesure a très rapidement été mise en place par les autorités nippones pour limiter le nombre trop élevé de visiteurs venus gravir le mont sacré et vénéré par la population japonaise.
Car le Japon est pour ainsi dire victime de son succès. En 2023, plus de 25 millions de voyageurs étrangers y ont organisé un séjour. Rien qu’en mai dernier, plus de trois millions de curieux ont voyagé au pays du soleil levant.
Et l’on ne parle que des étrangers. Par exemple, Kyoto a reçu la visite de plus de 43 millions de personnes l’an passé, Japonais compris. Bref, la ville aux mille temples sature et doit qui plus est faire face aux impolitesses de certains voyageurs n’hésitant pas à importuner les geishas, en tirant sur leurs costumes traditionnels pour une simple photo. En mars dernier, la municipalité avait d’ailleurs évoqué l’idée d’interdire l’accès à Gion, le quartier traditionnel de ces figures des arts traditionnels japonais, aux visiteurs étrangers.
Pour autant, l’office de tourisme du Japon ne cache pas ses ambitions quant à l’accroissement de sa population touristique, espérant atteindre les 60 millions de visiteurs par an. Un paradoxe ? Pas vraiment car les autorités japonaises souhaiteraient que les visiteurs ne se contentent pas d’une visite de Tokyo et de Kyoto. “Il existe encore de nombreux endroits peu connus au Japon qui restent inexplorés par les touristes étrangers. Je pense que le Japon possède des ressources touristiques infinies”, avait expliqué Ichiro Takahashi, directeur de l’agence japonaise du tourisme lors de l’annonce de son plan ambitieux au printemps dernier.
Et la compagnie aérienne nationale pourrait bien lui venir en aide. La Japan Airlines vient en effet d’annoncer la possibilité pour les visiteurs internationaux de jouir de billets gratuits pour des vols intérieurs. Un bon plan depuis que le coût du Japan Rail Pass a flambé de 65% au 1er octobre 2023. Ce sésame ferroviaire permet de monter à bord des fameux shinkansen - les trains à grande vitesse japonais à la tête d’anguille, et de sillonner tout le pays à moindres frais par rapport à l’achat de billets au coup par coup.
Bien sûr, il y a des conditions. D’abord, il faut avoir réservé un vol international pour rejoindre le Japon aux côtés de la JAL. Il faut d’ailleurs à cette occasion ajouter immédiatement son voyage intérieur pour bénéficier de la gratuité. Pour le moment, seuls les visiteurs américains, canadiens, mexicains, thaïlandais, singapouriens, australiens, néo-zélandais, vietnamiens, philippins, indonésiens, indiens, taïwanais et chinois peuvent profiter de ce bon plan, à des échéances différentes selon les nationalités.