
Le remaniement prend forme en France. Les proches d’Emmanuel Macron ont finalement révélé ce mardi que Gabriel Attal allait occuper le poste de Premier ministre. Il prend la succession d’Elisabeth Borne, qui a présenté sa démission après vingt mois à la tête du gouvernement. Une nomination confirmée par l’Elysée.
Figurant parmi les personnalités politiques préférées des Français depuis sa nomination il y a moins de six mois au ministère de l’Education nationale, Gabriel Attal, 34 ans, aura pour mission d’offrir à Emmanuel Macron l’élan que son second quinquennat n’a jamais trouvé. Sa nomination fait de lui le plus jeune Premier ministre de l’histoire de la République.
En tant que Premier ministre, sa première tâche sera de former un nouveau gouvernement sous le signe du “réarmement” vanté par le chef de l’Etat lors de ses voeux du Nouvel An: “réarmement industriel, économique, européen” mais aussi “civique”, autour notamment du vaste chantier de l’école que Gabriel Attal a porté depuis l’été en initiant de nombreuses réformes d’ampleur.
Gabriel Attal avait fait partie des premiers socialistes à suivre Emmanuel Macron lors de la création en 2016 de son parti En Marche!, tremplin vers l’Elysée. Entré par la petite porte au secrétariat à la Jeunesse, son ascension a été fulgurante: porte-parole du gouvernement, ministre du Budget, il hérite de l’Education nationale en juillet, où il interdit l’abaya à l’école au nom de la “laïcité” et se dit prêt à expérimenter le port de l’uniforme.
À ce titre, les principaux syndicats enseignants ont déploré mardi un “passage éclair” de Gabriel Attal au ministère de l’Education, jugeant que ce poste n’avait été qu’“un marche-pied” pour le nouveau titulaire de Matignon.
Nommé ministre de l’Education le 20 juillet 2023 en remplacement de Pap Ndiaye, Gabriel Attal, 34 ans, sera resté rue de Grenelle cinq mois et vingt jours, soit le 2e séjour le plus court à ce poste sous la Ve République, après celui de Benoît Hamon en 2014 (quatre mois et 24 jours).
Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a estimé qu’avec la nomination de Gabriel Attal à Matignon, “la fonction de Premier ministre disparaît”, au profit d’un “porte-parole”, poste qu’il a occupé lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. “Attal retrouve son poste de porte-parole. La fonction de Premier ministre disparaît. Le monarque présidentiel gouverne seul avec sa cour. Malheur aux peuples dont les princes sont des enfants”, a assuré l’ancien candidat à la présidentielle sur X.
Eric Ciotti, du camp des Républicains, a lui promis “une opposition responsable et rigoureuse”. “La France a un besoin urgent d’action (et) d’une autre méthode de gouvernement”, a réagi le député des Alpes-Maritimes dans un communiqué, plaidant pour que “la communication permanente” laisse place “à une politique de clarté et de fermeté”.