
Non seulement le baril de Brent s’échange désormais à 66 dollars -bien loin du niveau de 2022 quand la Russie avait envahi l’Ukraine et quand le baril avait largement dépassé les 100 dollars- mais une nouvelle dégringolade pourrait intervenir depuis que l’Organisation des producteurs de pétrole (Opep+), a annoncé il y a peu, l’accélération de l’augmentation de la production de pétrole. S’y rajoute un renforcement de l’euro face au dollar qui accentue encore le phénomène.
Les députés LSAP, Mars Di Bartolomeo et Georges Engel, ont demandé au ministre de l’Économie et de l’Énergie, Lex Delles, comment s’est traduit la baisse du prix du pétrole brut sur les prix payés par les consommateurs à la pompe.
L’évolution récente du cours de change du dollar “a eu un effet important sur le prix du pétrole brut libellé en euros”, reconnaît le ministre. Le prix du brut a baissé de 27% en euros, contre 20% en dollars. Au cours des quatre derniers mois (entre le 15 janvier et le 16 mai) la cotation du Brent (pétrole brut) est passé de 82 dollars à 66 dollars. Et de 80 à 59 euros. Cette évolution du pétrole brut, a impacté différemment les cotations de diesel (-25%) et d’essence (-14%).
Mais le cours de change “n’est qu’un des éléments qui peuvent expliquer des différences entre les cotations de pétrole brut et les prix des produits finis”, tempère Lex Delles. D’autres explications peuvent être la situation sur les marchés des produits finis (demande, stocks, capacités de production, marges des raffineries, saisons, etc.) ou le temps de répercussion, c’est-à-dire le temps nécessaire pour que les variations du cours du pétrole brut aient un effet réel sur les coûts de production des produits finis.
Au Luxembourg, les prix maxima de l’essence et du diesel sont directement liés aux cotations des produits finis. Le ministre de l’Économie assure que “toute variation de ces cotations est prise en compte automatiquement dans la détermination des prix maxima”.
Si le prix du pétrole brut a bien dégringolé ces derniers mois, cette baisse n’est pas “ressentie” de la même manière par les consommateurs à la pompe au Luxembourg pour une raison simple “Les coûts des matières premières ne représentent qu’un tiers du prix final”. Quand l’automobiliste remplit son réservoir, la matière première n’est qu’un élément du prix payé pour un litre.
Les autres éléments sont liés aux stations-service, aux accises fixées par l’État et à la TVA à 17%. Sans oublier que depuis 2021 une taxe CO2 est appliquée sur les carburants au Luxembourg. Elle est fixée à 40 euros la tonne pour 2025.
À la question des deux députés de savoir comment se situent les prix actuels par rapport à ceux de nos pays voisins, le ministre de l’Économie répond simplement par un petit tableau très parlant qui dévoile les prix affichés le 12 mai à la pompe au Luxembourg, en France, Belgique et Allemagne.

Il ressort que le Luxembourg reste, de loin, le pays le plus avantageux pour faire le plein en comparaison aux prix pratiqués le même jour dans les trois pays voisins. Le plein de diesel (50 litres) y était 13€ moins cher qu’en Belgique. Les frontaliers allemands qui tournent au SP95 et qui ont fait leur plein au Luxembourg, ont payé leur plein 15€ de moins !
Les frontaliers français qui ont rempli leur réservoir au Luxembourg ont gagné 13€ sur leur plein de SP95 et 9€ sur leur plein de diesel.

Au cours de la dernière période de référence de janvier à mars 2025, les prix estimatifs par motorisation pour 100 kilomètres étaient d’environ 8,79 €/100 km pour l’essence (95 octanes) et de 6,99 €/100 km pour le diesel.
En comparaison, pour les voitures 100 % électriques, les coûts, calculés à partir d’une combinaison du prix de l’électricité à domicile et des tarifs sur les bornes de charge Chargy et SuperChargy, s’élevaient à 4,58 €/100 km.
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