Sam TansonLa liberté d'expression, c'est "écrire ce que l'on veut", mais aussi "obtenir des réponses"

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La députée verte Sam Tanson est revenue jeudi sur RTL sur la polémique qui a suivi la publication par Gérard Schockmel d'une tribune critique à l'égard de l'inscription de l'IVG dans la Constitution et du féminisme contemporain.
© François Aulner

Le député DP Gérard Schockmel est vivement critiqué, notamment par les Verts. Non pas parce qu’il est opposé à l’inscription de l’avortement en tant que droit ou liberté dans la Constitution, mais en raison de son “attaque tous azymuts” contre les femmes et le féminisme, a déclaré jeudi sur RTL la députée gréng Sam Tanson.

Sam Tanson peut arriver à comprendre, “bien comprendre”, que les opinions divergent sur l’avortement. C’est un sujet sensible, où de nombreuses questions éthiques se posent, et où chacun peut se positionner selon ses connaissances et sa conscience. Ce qu’elle critique, c’est l’idée que le féminisme “musèlerait” les hommes.

L’élue verte a salué la réaction de Yuriko Backes, ministre et collègue de parti de Gérard Schockmel, qui a souligné que le féminisme est nécessaire pour contrer les déséquilibres sociaux. Les femmes ont encore moins de droits que les hommes et sont toujours moins visibles qu’eux, selon Sam Tanson.

La députée verte a également souligné que le “réarmement verbal” provient en particulier de ceux qui sont contre l’inscription de l’avortement dans la Constitution. Elle a cité en exemple le cardinal Jean-Claude Hollerich, qui avait parlé de totalitarisme sur RTL. Le fait que lui et maintenant Gérard Schockmel soient critiqués, ne constitue pas, pour Sam Tanson, une menace pour la liberté d’expression.

Ni non plus lorsque les JIF (Journées internationales des femmes) ont critiqué le Luxemburger Wort pour la publication de l’article antiféministe. Après une attaque “tous azymuts” contre les femmes, il est “normal” que des femmes répondent. C’est aussi cela la liberté d’expression, selon Sam Tanson.

Deux propositions de loi en matière de justice

Sam Tanson a également détaillé deux propositions de loi de son parti en matière de justice. D’une part, l’ancienne ministre de la Justice propose de limiter la durée de la détention provisoire, comme en France, à quatre mois maximum. Il s’agit d’une exigence du contrôleur des lieux de détention et des organisations internationales. Même s’il y a toujours la possibilité de demander une libération provisoire, il est important de savoir combien de temps une personne peut rester en détention provisoire. La privation de liberté constitue une “action extrême”. La présomption d’innocence s’applique aussi en détention provisoire.

D’autre part, les Verts souhaitent une plus grande rigueur en matière de droit de garde des enfants et de droit de visite. C’est en réaction à une affaire récente où un père, auteur d’abus sexuels sur sa fille, a pu la voir pendant des années jusqu’à sa condamnation. Sam Tanson a déclaré que lorsqu’une personne a usé de violences envers son partenaire ou son enfant, un “automatisme” interviendrait pour protéger la victime. A la remarque que dans ce cas, un suspect présumé innocent serait sanctionné avant son jugement, elle a répondu que ce ne sera pas “définitif” et que le suspect pourrait recouvrer ses droits.

La proposition visant à limiter la détention provisoire a déjà été rejetée par la majorité à la Chambre mercredi. Sam Tanson souhaite toutefois pour ses deux propositions de loi une discussion et une “approche constructive” afin de déterminer si “le système serait encore adapté”. Elle a souligné qu’en tant que ministre, elle avait soutenu deux propositions de loi du CSV.

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