Restauration collective "12,50 euros brut d'augmentation par mois, c'est une honte!"

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Près de 250 salariés de la restauration collective ont manifesté sous une pluie battante mercredi devant la BEI au Kirchberg pour réclamer un 13e mois et dénoncer le mépris de leurs employeurs qui proposent une augmentation de 12,50 euros brut par mois en... 2025.
Semia Mhadhbi, présidente de la délégation de Sodexo:
Semia Mhadhbi, présidente de la délégation de Sodexo:
© Domingos Oliveira / RTL

Le piquet de protestation organisé mercredi par l’OGBL devant la Banque européenne d’investissement (BEI) au Kirchberg, montre la détermination des salariés de la restauration collective pour une vraie reconnaissance de leur engagement quotidien. C’est sous une pluie battante et après une journée de travail démarrée très tôt souvent, que les agents de service, commis de cuisine et chefs de rang qui travaillent dans les cantines d’entreprises, d’institutions européennes, d’écoles, de crèches et d’hôpitaux sont venus réclamer à leurs employeurs un 13e mois de salaire “pour vivre décemment” et mettre fin à ce qu’ils vivent comme de “l’esclavage moderne”.

-> “C’est un travail très dur, très stressant: Les salariés de la restauration collective veulent un 13e mois

Selon l’OGBL plus de 80% des salariés du secteur -qui compte près de 4.500 salariés- ne touchent guère plus que le salaire social minimum non qualifié et le salaire social minimum qualifié. Soit entre 2.150 euros et 2.700 euros net par mois “même après 20 ans d’expérience”, souligne au micro Chrystelle Brassinne secrétaire centrale adjointe du syndicat Commerces, garages et Horeca à l’OGBL.

La cruche a débordé le 9 novembre lors de la dernière entrevue entre syndicats et la FEDIL Catering. Au lieu du 13e mois revendiqué de longue date, le patronat a proposé “une augmentation de 12,50 euros brut par mois à partir de 2025! C’est honteux, c’est insultant, c’est dégradant!”, a lancé Semia M’hadhbi, présidente de la délégation de Sodexo déclenchant des sifflets adressés au patronat.

© Domingos Oliveira / RTL

Nous refusons de continuer à être les laisser-pour-compte de la société que nous servons et qui nous dessert”, résume Chrystelle Brassinne. Elle accuse les employeurs du secteur comme Sodexo, Eurest, Aramark ou CR Services de “refuser de passer à la caisse” pour leurs employés alors qu’ils “distribuent des bénéfices, constamment en hausse, à leur actionnaires”.

Ils font la sourde oreille sur une quête de vie meilleure de leurs salariés. Le gouvernement et l’Europe font pareil puisqu’ils font des appels d’offre et choisissent des entrepreneurs qui ne veulent pas de convention collective de travail”, deuxième grande revendication.

Les salariés réclament d’autres améliorations comme les majorations du travail le dimanche à 70%, du travail les jours fériés à 100% et de 25% pour le travail de nuit, de 22h à 6h, l’attribution d’un jour de congé d’ancienneté supplémentaire à partir de 10 ans de service pour les entreprises n’offrant pas de congés d’ancienneté, l’octroi automatique du statut de qualifié après 10 ans de service au sein de la société et la garantie du droit à la déconnexion.

Un autre piquet de protestation est déjà prévu en décembre, à moins que le patronat ne se décide à débloquer une augmentation satisfaisante juste avant Noël.

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