Tout a l’air normal en ce samedi matin ensoleillé sur le marché de Thionville. Rien ne semble perturber les habitués, on parle météo pendant que les sacs de provisions se remplissent. Pourtant, la France est à la veille d’un jour qui pourrait marquer un basculement politique historique.
Car ce dimanche, les électeurs de l’Hexagone sont appelés aux urnes pour un scrutin inédit, des élections législatives anticipées après une dissolution express de l’Assemblée nationale, et surtout à l’heure où l’extrême droite - ou la droite nationaliste, peu importe comment on la désigne - caracole en tête des sondages.
Thionville n’est pas une commune comme les autres. Sa proximité avec le Luxembourg fait que près de la moitié des actifs travaillent au Grand-Duché, d’ailleurs les résultats du récent scrutin européen ne sont pas tout à fait à l’image de la tendance nationale. Le candidat du Rassemblement National n’a remporté que 28,6% des voix quand Jordan Bardella affichait 31,37% dans toute la France. Plus éloquent : le parti présidentiel représenté par Valérie Hayer atteignait 18.6%, soit 4 points de plus que sur le plan national. Un score encore plus haut à Hettange-Grande où cette dernière a frôlé les 20%.
Est-ce pour cette raison que les personnes à qui nous avons tendu notre micro étaient généralement inquiètes ? Car ces élections, les Thionvilloises et les Thionvillois les sentent “mal, comme tout le monde”, “avec beaucoup d’angoisse”, un contexte “préoccupant, c’est certain”.
Malgré tout, les problèmes de sécurité qui semblent concerner une majorité des personnes qui ont bien voulu nous répondre laissent penser que certains vont se laisser tenter par un vote Rassemblement National. “Quand Monsieur Bardella, il vient, il respecte déjà les autres. Tandis que notre premier ministre, il ne nous respecte pas”, affirme ce monsieur derrière son stand de fleurs.
L’ambiance sera-t-elle la même samedi prochain, à la veille du second tour ? Pas certain que l’achat d’un bouquet de fleurs soit une priorité…
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