Son principe est simple: afficher en temps réel les contrôles routiers, qu’il s’agisse de barrages policiers, de radars mobiles ou de contrôles d’alcoolémie. Un lancement qui tombe en pleine période de fêtes, alors que les opérations BOB battent leur plein et que les contrôles se multiplient sur les routes du pays.
L’appli, disponible sur les stores, connaît déjà un succès fulgurant. Les automobilistes y voient un moyen pratique d’éviter les mauvaises surprises sur leur trajet. Mais cette popularité inquiète les spécialistes de la sécurité routière, qui redoutent que l’outil ne permette à certains conducteurs d’échapper aux contrôles d’alcoolémie, pourtant cruciaux en règle générale et plus particulièrement en cette période de l’année.
Quelques jours après son lancement, Trapspotter enregistrait plusieurs centaines de téléchargements par heure avec un objectif affiché de 50.000 utilisateurs à court terme, car plus il y a d’utilisateurs, plus les informations relayées seront nombreuses.
Trapspotter fonctionne grâce aux signalements des utilisateurs, qui alimentent une carte mise à jour en continu. Une approche participative qui rappelle d’autres applications bien connues, mais qui soulève ici un débat sensible: informer les conducteurs, oui, mais jusqu’où ? Les autorités craignent que l’outil ne compromette l’efficacité des opérations de prévention des forces de l’ordre.
Alors que la campagne BOB (“Raoul” au Luxembourg, ndlr) rappelle chaque hiver que l’alcool et la conduite ne font pas bon ménage, l’arrivée de Trapspotter relance la discussion sur la frontière entre information utile et outil de contournement. Un débat qui ne fait que commencer.
Soulignons enfin que Trapspotter intègre également des alternatives à la conduite, comme la suggestion de réserver un taxi ou de désigner un conducteur sobre.