La peine prononcée est en-deçà des réquisitions de l’avocat général, Frédéric Nahon, qui avait requis jeudi 20 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé, “qui tout au long de l’instruction a menti, minimisé les faits, sali la mémoire de la victime de façon indécente”.
Les faits se sont produits dans la nuit du 22 au 23 février 2021, au domicile de la victime âgée de 49 ans, à Saulxures-sur-Moselotte (Vosges).
Ce soir-là, Fredy Noël était déjà endormi lorsque l’accusé, fortement alcoolisé, frappe à sa porte. Insistant, il le réveille. “Ce n’est pas une visite amicale, mais une visite pour profiter une fois de plus de la gentillesse de Fredy”, a dit M. Nahon. Le mobile de ces violences n’est pas connu.
M. Morel avait été interpellé quatre jours plus tard à son domicile de Rambervillers, et avait reconnu avoir frappé à la tête cet ami avec une bouteille.
La victime, un homme de 49 ans, avait été découverte le lendemain par les gendarmes, qui ont vu “un massacre”, “une piscine de sang” a dit à la barre Aurore Sudol, l’une des avocates des parties civiles. “On est loin du coup unique, isolé, soutenu par l’accusé”, abonde l’avocat général.
Le coup porté à l’aide d’une bouteille à la pommette de la victime “a entraîné une hémorragie intracrânienne couplée à une détresse respiratoire qui a provoqué une asphyxie et les coups suivants, portés une fois que Fredy Noel était au sol ont aggravé son état”, précise Me Rémi Stephan, autre avocat des parties civiles.
L’accusé “n’a jamais admis avoir eu l’intention de tuer”, a argué son avocat, Laurent Mortet, plaidant pour une requalification des faits en “violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner”.
Le casier judiciaire de Sébastien Morel comporte 17 condamnations, qui lui ont déjà valu 5 ans et demi de prison, avant ces faits.
Ce verdict est un “soulagement” pour la famille de Fredy Noël, a dit à l’AFP Me Stephan. “Elle condamne les atrocités de Morel et ne retient pas les mensonges de l’accusé.”
Fredy Noël était papa d’une fille, “son tout”. Il était employé en CDI depuis 26 ans dans la même entreprise et décrit comme “travailleur”, un “homme simple, gentil, qui s’oublie pour faire passer les autres avant soi”, a souligné Aurore Sudol.
