
Par zéro degré, les deux familles, comptant six enfants au total, ont pénétré à l’intérieur du Groupe scolaire Saint-Jean, dans le centre de la capitale alsacienne, où elles devaient passer la nuit chacune dans une salle de classe.
“C’est une mesure exceptionnelle qui n’est bien entendu pas pérenne”, a déclaré Elphege Tignel, une des responsables du Collectif de parents d’élèves Saint-Jean, lors d’une manifestation improvisée à la porte de l’école.
“Les classes occupées seront rangées et nettoyées”, a-t-elle assuré, précisant que les familles devront avoir quitté les lieux tous les matins avant 07h30 pour permettre aux cours d’avoir lieu.
Alors que les parents d’élèves sont mobilisés depuis début décembre, Mme Tignel a assuré n’avoir reçu aucune réponse des pouvoirs publics, à qui elle demande “d’ouvrir un gymnase ou tout autre refuge même temporaire en cette période hivernale”.
Au total, 12 enfants scolarisés dans cette école maternelle et élémentaire de 400 élèves sont “à la rue”, selon le collectif. Mais seules deux familles ont choisi d’être hébergées à l’intérieur du groupe scolaire, conscientes qu’il s’agit d’une action illégale, a expliqué Mme Tignel à l’AFP.
Parmi elles, Nino Damenia, une Géorgienne mère de quatre enfants âgés de 3 à 9 ans, explique être avec son mari en attente de l’examen de sa demande d’asile.
“Nous dormons dans la voiture”, dit-elle, avant de pénétrer à l’intérieur de l’établissement avec une valise à roulette et des sacs à dos. “Je mets mon espoir dans l’école”.
La préfecture du Bas-Rhin a annoncé dimanche le déclenchement du niveau 1 du plan Grand froid, qui permet d’ouvrir des places d’hébergement supplémentaires à titre temporaire.
Mais cette disposition “ne libère que 20 places”, regrette Mme Tignel.