Installé au sein du nouvel hôtel Anatura, dans le nord du Luxembourg, le restaurant Sensa propose une cuisine du monde pensée pour une clientèle locale et internationale. La carte a été élaborée par le chef belge étoilé Yves Mattagne et les fourneaux confiés au chef Valentin Beck.

Ouvert depuis le début de l’année à Weiswampach, l’hôtel Anatura abrite une table qui pourrait rapidement attirer l’attention. Le restaurant Sensa s’inscrit dans un projet hôtelier d’envergure, encore en développement, avec à terme un espace wellness de 2.500 m², des cottages et un parc de loisirs.

Une carte signée par le chef étoilé Yves Mattagne

Le menu de Sensa a été conçu par Yves Mattagne, chef belge reconnu, qui a dirigé pendant des années le Sea Grill à Bruxelles, doublement étoilé, avant de prendre la tête de La Villa Lorraine (qui est passé de deux à une étoile Michelin il y a quelques semaines). Consultant sur ce projet luxembourgeois, il a imaginé une carte mêlant grillades, saveurs du monde et bases européennes. "Ce n’est pas un restaurant gastronomique", souligne-t-il. "On travaille avec de beaux produits, mais on ne veut pas que ce soit un endroit pompeux. L'idée n'est pas de viser une étoile."

La cuisine joue la carte de l’ouverture, avec un grill argentin derrière le large bar, des influences asiatiques et latino-américaines et une attention particulière portée aux sauces. "Je prends des idées de l’étranger que j’arrange à ma façon", résume Mattagne. "J’ai l’avantage d’avoir travaillé pendant plus de 25 ans dans des hôtels, je connais le contexte."

Si la carte porte l’empreinte du chef belge, le quotidien en cuisine revient à Valentin Beck. Ce trentenaire s’est formé très jeune dans des maisons étoilées françaises comme à l’Auberge de l’Ill chez la famille Haeberlin en Alsace, chez Bocuse ou chez Régis et Jacques Marcon, en Haute-Loire. De retour au Luxembourg, il a notamment travaillé chez le traiteur Kaempff-Kohler et au restaurant doublement étoilé Ma Langue Sourit.

"Des projets de cette ampleur, au Luxembourg, il n’y en a pas beaucoup. Alors je n’ai pas hésité", explique-t-il. Hasard ou clin d’œil : sa toute première expérience dans un restaurant étoilé s’était faite chez Mattagne à Bruxelles, au Sea Grill. "C’est un beau hasard de se retrouver aujourd’hui. Il n’a pas changé. Toujours aussi passionné par son métier et bienveillant avec ses équipes."

À les écouter, la collaboration entre les deux hommes repose sur un dialogue quasi permanent. "On se parle tous les jours au téléphone, il vient une à deux fois par semaine. On lui a proposé des plats, il les a modifiés."
Tout le monde a dû s'adapter. Entre les habitudes de la clientèle luxembourgeoise, les produits disponibles et les contraintes logistiques, chaque recette a été repensée. "Il y a des plats qui fonctionnent à Bruxelles mais pas ici, et inversement. On a dû le guider, il s’est montré très ouvert."

Parmi les ajustements : la fameuse bouchée à la reine, imposée à la carte mais retravaillée avec l’identité du lieu. D’autres classiques, comme le bar en croûte de sel — incontournable à La Villa Lorraine —, ont été écartés pour l’instant. "Ce n’est pas encore le moment. Il faut avoir le feeling."

Le très traditionnel filet de bœuf sauce béarnaise accompagné de frites a lui aussi été ajouté à la carte pour répondre à la demande.

Le restaurant propose notamment un menu "midi signature" à 29€, 39€ ou 49€ selon le nombre de plats ou un menu "gourmand" en quatre services à 75€, hors accord mets-vin (+30€). À la carte, les entrées oscillent entre 20 et 34€, les plats entre 26 et 47€ et les desserts entre 10 et 16€.

Un projet encore en plein développement

L’établissement reste en phase de rodage, tout comme l’hôtel auquel il est adossé. Pour Valentin Beck, le défi dépasse la seule cuisine. Il lui faut aussi penser à l’événementiel et aux futurs concepts à développer sur le site. Un "gros challenge", comme le résume Yves Mattagne, qui voit dans ce projet une opportunité singulière. "Quand j’ai découvert l’endroit, avec cet hôtel et ce restaurant situés au milieu des deux lacs, j’ai trouvé ça magnifique. Il n’y a pas grand-chose dans les parages, alors je crois qu’il y a vraiment quelque chose de bien à développer."

À terme, le site pourrait accueillir des barbecues ou des pique-niques. "On peut imaginer plein de choses. Mais il faut que le projet soit achevé, d’ici 2 ou 3 ans, pour qu’on puisse avoir une vision globale de ce qu'on peut y faire" conclut Mattagne.

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