Le 24 novembre, cela a fait exactement six ans qu’au marché de Noël de la Place Guillaume II, une sculpture de glace haute de 2,50 mètres et pesant 2 tonnes est tombée sur l’enfant.

Environ 700 kilos de glace sont tombés sur le petit Emran, qui n’avait pas encore trois ans à l’époque. Les sculptures de glace étaient censées offrir aux visiteurs une belle expérience sur le marché de Noël de la Place Guillaume II (le "Knuedler") à Luxembourg-ville. Lorsque la sculpture s’est effondrée, la tête de l'enfant a été projetée contre la clôture de la patinoire. Le petit garçon est décédé plus tard des suites de ses blessures. Une question se pose : comment cela a-t-il pu arriver ?

Six ans après ce tragique accident, la famille n’a toujours obtenu aucune réponse. Qui est responsable ? Qui a commis la faute principale ? Quelle était cette faute ? Les parents du petit Emran l’ignorent toujours.

Le dossier devait être clôturé en 2021. À l’époque, la famille avait reçu l’assurance, y compris de la part de la Ville de Luxembourg, que l’affaire serait finalisée aussi rapidement que possible. Mais depuis l’année dernière, il ne s’est pratiquement rien passé, explique Ragbet Hamza, le père d’Emran :

Depuis l’année dernière jusqu’à ce jour, absolument rien n’a bougé, d’après les informations que nous avons de notre avocat, absolument rien n’a bougé. Cela veut dire que le dossier est exactement au même point qu’il y a un an. Ce qui est totalement incompréhensible pour nous. Nous nous demandons vraiment : comment peut-on laisser un dossier en suspens, alors qu’il s’agit de la mort d’un enfant ?

Ils ont des difficultés à comprendre ces délais énormes : “Généralement, il n’est pas normal de bloquer le dossier, ou de chercher à le bloquer. Et auparavant, occuper le juge d’instruction avec des expertises pour tirer le dossier en longueur… Nous nous disons simplement : à quoi bon ? Nous devons vivre avec le fait que notre enfant est mort. Nous devons vivre avec cela. Et l’autre partie essaie en permanence de faire traîner les choses.

Pour la famille, il est "essentiel" qu’un procès ait lieu. Non pas pour accuser quelqu’un, mais pour comprendre comment cet accident a pu se produire. Pour elle, le point le plus important est que la cause soit clarifiée, afin qu’à l’avenir de telles tragédies ne se reproduisent plus.

Explication de l'Administration judiciaire  

Dans une déclaration écrite, Henri Eippers, porte-parole de l’Administration judiciaire, explique :

“Il est tout à fait compréhensible que les parents ne soient pas satisfaits de la vitesse à laquelle le dossier a avancé et qu’ils souhaitent avoir cette étape derrière eux pour pouvoir faire leur deuil. Mais le fait est que nous sommes dans un État de droit, qui prévoit un certain nombre de procédures et de droits pour toutes les parties. Cela explique aussi certains délais. La Chambre du conseil de la Cour d’appel, où se trouve actuellement le dossier, s’efforce pour sa part de traiter le grand nombre de dossiers dont elle est saisie aussi rapidement que possible. Je peux seulement ajouter que le dossier est activement suivi et qu’une décision sera prise dans un proche avenir.
Et il sera alors également fixé combien de personnes devront comparaître en séance publique.” 

A lire aussi :