À un peu plus de cinq semaines de son ouverture, le 16 juin, la Villa Pétrusse s’est dévoilée pour la première fois à la presse. Ce nouvel hôtel cinq étoiles, installé dans l’ancienne Villa Baldauff entièrement restaurée, mêle héritage architectural, confort moderne et ambitions gastronomiques. On vous le fait découvrir.

Le compte à rebours est lancé. Le 16 juin prochain, la Villa Pétrusse accueillera ses premiers clients, suivie dès le lendemain par l'ouverture de son restaurant gastronomique, Le Lys. Rachetée en 2017 par la Compagnie Financière La Luxembourgeoise pour dix millions d’euros, l’ancienne Villa Baldauff a fait l’objet de cinq années de travaux intensifs pour devenir l’un des établissements les plus prestigieux de la capitale.

"Respecter l'héritage laissé par cet établissement était notre principal défi, confie Arthur Carvas, directeur des activités immobilières et hôtelières de la Compagnie Foncière La Luxembourgeoise. On a hérité d'une maison unifamiliale, on veut que le client se sente comme un invité, comme s'il était en famille."

Depuis 2018, la Villa est classée monument national - une contrainte autant qu’une reconnaissance. "Le classement valorise la bâtisse et nos intentions. On doit à la fois s'effacer d'une partie de son histoire et écrire de nouvelles pages."

De l’extérieur, la silhouette de la Villa, nichée en surplomb de la vallée de la Pétrusse, évoque toujours le passé bourgeois de la demeure. À l’intérieur, l’architecte d’intérieur Tristan Auer a métamorphosé les lieux, tout en respectant l’âme des volumes. Plafonds préservés, peintures restaurées, faïence et vitraux anciens cohabitent avec des éléments contemporains, pensés pour le confort d’une clientèle locale et internationale. Les derniers jours avant l’ouverture seront consacrés aux finitions, à l’installation des derniers meubles et à la mise en place des derniers détails techniques.

Un tunnel caché relie les deux parties de l'hôtel

La Villa Pétrusse compte 22 chambres au total, réparties entre la bâtisse principale - la Villa - et l’ancienne écurie de Madame Baldauff, rebaptisée "le Pavillon". Au premier étage de la Villa, la suite Pétrusse offre une vue imprenable sur la vallée. Chaque tête de lit est différente, chaque chambre affiche une identité propre. Au second étage, autrefois réservé aux domestiques, les absences de tapisseries et autres éléments d'époque ont permis un traitement plus contemporain.

Mais la surprise majeure vient de sous la Villa. Lors des travaux d'enfouissement de toute la partie "technique", un tunnel oublié des Casemates a été mis au jour. Réaménagé, il relie aujourd’hui la Villa au Pavillon via un passage discret sous les jardins. "C'est l'un des trésors découverts lors de la rénovation de la Villa Pétrusse", explique Arthur Carvas.

Ce passage souterrain mène à une cave à vins qui compte plus d’un millier de références et à six chambres dites "Signature Garden", offrant une vue verdoyante sur le parc. De là, on aperçoit le haut du mur de la forteresse, toujours en cours de consolidation sur une vingtaine de mètres.

Le Lys, la table gastronomique du chef Kim de Dood

C’est dans ce décor assez exceptionnel que s’installe le restaurant gastronomique Le Lys, dirigé par le chef luxembourgeois Kim de Dood. Formé entre autres dans des établissements trois étoiles en France, en Belgique et en Asie, le chef affiche une ambition claire : "Avec une demeure comme celle-ci, ce serait triste de ne pas pouvoir décrocher une étoile Michelin assez rapidement."

Sa cuisine rend hommage au terroir luxembourgeois, tout en assumant des influences asiatiques glanées lors de huit années passées à Singapour et Kuala Lumpur. Au menu : kniddelen revisités, accords mets-thé inédits, infusions de racines, et desserts inspirés des recettes de grand-mère. Le soir, le restaurant proposera des menus en 4, 6 ou 8 services, à partir de 110€.

En journée ou les jours de fermeture du restaurant gastronomique, une offre bistronomique plus accessible sera disponible, avec des entrées entre 15 et 20€, des plats jusqu’à 39€ et des desserts autour de 12-15€. Le petit déjeuner, compris dans le prix des chambres (environ 450€ la nuit), proposera également une déclinaison luxembourgeoise avec charcuteries locales.

Près de 40 millions d'euros d'investissement

À l’étage du Pavillon, la suite Gëlle Fra affiche un style radicalement contemporain, avec ses petites fenêtres rondes et sa salle de bain ouverte. Non loin, une verrière est en cours d’aménagement. Elle portera le nom de "Salon Edouard André", en hommage à l’ingénieur paysagiste du parc municipal de Luxembourg, et pourra accueillir une dizaine de convives.

Au rez-de-chaussée, les rails de l’ancienne locomotive personnelle de François Baldauff, toujours visibles au sol, racontent une autre facette de l’histoire du lieu. Une petite salle de sport, discrète mais bien équipée, complète l’ensemble.

Avec 47 personnes en poste, cuisine comprise, et un investissement total proche de 40 millions d’euros, la Compagnie Financière La Luxembourgeoise assume un projet autant patrimonial qu’hôtelier. "On ne se focalise pas sur le rendement, explique Arthur Carvas. On est dans une logique d’héritage. On doit à la fois s'effacer d'une partie de son histoire et écrire de nouvelles pages. Je pense qu’on a rendu à Luxembourg ce qui appartient à Luxembourg."