
© Miel & Safran Luxembourg
Réputé en Moselle, le restaurant Miel & Safran a ouvert ses portes depuis quelques semaines à Luxembourg. On a goûté sa cuisine et rencontré le chef, Adil Soudani.
Depuis le mois de mars, la cuisine marocaine s'invite au Luxembourg. Huit ans après son ouverture à Yutz, en Moselle, le restaurant Miel & Safran s'est dédoublé à Luxembourg-ville, rue Notre Dame, à deux pas du parking Knuedler. On y retrouve le chef Adil Soudani qui, à 45 ans, a concrétisé une idée qu'il avait en tête depuis un moment. Celle-ci nécessitait néanmoins de trouver des fonds supplémentaires et donc un associé connaissant de surcroit le marché luxembourgeois.
Cet associé, il l'a trouvé en la personne de Maxime Arend, le fondateur du groupe de crèches Nascht. Celui-ci a mis la main sur ce local il y a trois ans avant d'en faire aujourd'hui Miel & Safran: "Ça devait être un restaurant de sushis, puis un bar gay. Le covid a perturbé les choses. Et finalement, une première rencontre avec Adil nous a mené sur ce projet de restaurant marocain à Luxembourg" explique-t-il. Le restaurant compte 54 couverts, un peu moins qu'à Yutz qui en compte 68.
À en croire le chef, passé par une école hôtelière à Marrakech puis par la grande distribution, la demande est forte au Grand-Duché. À Yutz, "25% de ma clientèle est luxembourgeoise" nous répond Adil Soudani. "On avait également misé sur la clientèle allemande, mais le couscous n'est pas dans sa culture. En revanche, rapprocher le restaurant de la clientèle luxembourgeoise faisait sens" ajoute-t-il. D'autant que cela va éviter à certains clients de subir les bouchons sur l'axe Luxembourg - Thionville...
QUELQUES PLATS PREMIUM AU LUXEMBOURG
À Luxembourg, la carte se différencie légèrement de celle de Yutz avec, en plus, des plats "premium" comme la pastilla de homard (49€) ou le poulpe grillé (29€). "On s'est adapté à une nouvelle clientèle" glisse Adil Soudani. "Le panier moyen est plus élevé au Luxembourg. On le voit dans le choix des clients, qui vont souvent plus se porter sur l'agneau que le poulet, par exemple" ajoute Maxime Arend. Certains cocktails, comme le Trésor de Marrakech (vodka, fleur d’oranger, sirop de rose, jus d’orange), d'une délicatesse fort appréciable, font également partie des "exclusivités" du restaurant luxembourgeois.
En moyenne, les tarifs sont plus élevés de 2€ à 3€ rue Notre Dame. Le couscous nature est par exemple à 16€ au lieu de 14€ à Yutz, à compléter avec plusieurs choix de viande: merguez (10€ contre 9€ à Yutz), brochette d'agneau (12€ contre 11€ à Yutz), etc. Le tajine "Miel & Safran" (souris d’agneau, fruits secs, miel, cannelle) est affiché à 35€, contre 32€ en Moselle. "On est resté raisonnable" en dépit de l'inflation, répond le chef car "rien que le poulet, ça a pris 150% d'augmentation. Ce qui est impossible à répercuter sur un plat."
L'inédite formule dégustation que l'on nous a servie nous a permis d'apprécier la finesse générale des plats: la pastilla de poulet, de homard, le chou-fleur rôti - "au Maroc, on en a quasiment à tous les repas" note Adil Soudani -, la tanjia de souris d’agneau et notamment les merguez faites "maison", dont la recette secrète a été révélée à la Provençale, grossiste en alimentation, afin d'assurer un stock suffisant chaque jour. "70% de notre carte est fabriquée à Yutz" relève néanmoins le chef, qui a embauché 12 employés afin de faire tourner la boutique.
En attendant de retrouver le restaurant de Yutz tenu par sa femme, Adil Soudani se donne jusqu'à l'été pour "stabiliser" ce nouveau Miel & Safran luxembourgeois. Car des idées, il en a encore beaucoup...