Sodexo et Dussmann, les plus grosses entreprises de restauration collective du pays ont vu leur activité baisser de moitié.

Actif dans les domaines de la restauration collective, mais aussi du nettoyage ou du gardiennage, les deux entreprises figurent parmi les plus gros employeurs du Luxembourg avec 4.300 salariés pour Dussmann et 2.300 pour Sodexo.

Dès avant le confinement et la fermeture de nombre de leurs clients, ils avaient pris les devants: "l'hygiène et la sécurité alimentaire est au cœur de nos métiers, nous avons mis en place des procédures pour éviter que les clients se servent, pour réduire les contacts, emballer les marchandises", se souvient Julien Demoulin, CEO de Sodexo.

La fermeture de nombreuses entreprises, bureaux, chantiers, mais aussi d'écoles, de crèches, de maisons relais et de l'université ont finalement mis à l'arrêt une très grande partie de l'activité des groupes de service. "25% de nos sites gardent une activité partielle de sandwiches ou snack, mais 60% des sites sont fermés", poursuit-il.

Reste le travail dans les secteurs essentiels: hôpitaux, maisons de soin et de retraite, repas sur roue. "On note une augmentation de la demande de repas livrés à la maison pour des personnes âgées", note Angelo Rossi, un des directeurs généraux de Dussmann chez qui plus de la moitié du personnel a été mis en chômage partiel.

UNE GRANDE SOLIDARITÉ

Avec environ 800 personnes en chômage partiel ou congé pour raison familiale, Sodexo a réorganisé ses services pour assurer le travail là où il est nécessaire, dans le secteur de la santé au sens large.

"Je note avec plaisir une grande souplesse et une solidarité dans le personnel" qui s'adapte, change de poste, d'horaire en fonction des besoins ou des congés. "Je tiens à les en remercier", pointe Julien Demoulin.

Si les procédures d'hygiène sont connues et appliquées, certaines adaptations ont dû être réalisées. Par exemple, dans les maisons de retraite, généralement, les pensionnaires mangeaient ensemble. Désormais, ils prennent leurs repas dans leur chambre, avec toutes les précautions que cela suppose. "Le repas est un moment de réconfort pour ces personnes âgées qui ne peuvent pas voir leur famille", estime le patron de Sodexo.

Un autre cas est celui des centres de soins avancés où Dussmann livre les repas pour les personnes qui y travaillent. "Nous n'avons pas de contact direct avec eux. Les repas sont livrés chaud et réceptionnés par les équipes sur place. Ils nous rendent les bacs vides qui sont désinfectés avant d'être remis dans nos camionnettes", détaille Angelo Rossi.

ET APRÈS?

Les deux patrons redoutent une baisse de 50 à 65% de leur chiffre d'affaires, mais envisagent la sortie de crise de manière sereine. "Je suis un optimiste. On va sortir de cette crise plus solidaire et en pensant à une consommation et une production plus locale", indique Julien Dumoulin.

De son côté, Angelo Rossi pense que "une fois que les écoles vont rouvrir, le travail va reprendre. Il y aura des adaptations, des précautions à prendre, mais c'est notre métier."