"Il symbolise tout ce qui fait l'esprit olympique": se tenant sur ses deux mains, les muscles bandés et coiffé de son bonnet doré, l'imposant "Plongeur" de la sculptrice super-réaliste Carole Feuerman s'expose tout l'été à Paris à l'occasion des JO.

"Le voir ici, dans cet endroit parfait, c'est à couper le souffle", se réjouit l'artiste new-yorkaise de 78 ans, que l'AFP a rencontrée jeudi face à son oeuvre de bronze de 2,70 mètres de haut, installée depuis le 15 juillet sur les bords de Seine, à quelques pas de la tour Eiffel ornée des anneaux olympiques.

"C'est un rêve qui devient réalité", insiste l'Américaine, connue pour ses nageuses en maillots et bonnets de bain à l'apparence quasi-humaine.

Cette fan des Jeux olympiques se dit par ailleurs "très fière" de savoir son oeuvre labellisée par Paris 2024 pour l'Olympiade culturelle, cette programmation qui rassemble art et sport en amont des JO.

"Elle symbolise tout ce qui fait l'esprit olympique, comme l'honnêteté, la persévérance, la lutte pour atteindre ses objectifs, être numéro un, faire de son mieux...", énumère-t-elle.

C'est justement un athlète olympique, le plongeur américain Greg Louganis, médaillé quatre fois aux Jeux olympiques de 1984 et 1988, qui lui a inspiré l'oeuvre.

Fascinée par la forme de C que prenait son corps lorsqu'il plongeait, Carole Feuerman, qui n'avait jusqu'alors jamais réalisé de sculpture d'homme, a tenu à immortaliser ce moment, non sans mal.

"Je voulais que le plongeur ait la tête en bas, que son corps ait la forme d'une merveilleuse courbe, mais personne ne pouvait tenir comme ça plus d'une seconde", raconte-t-elle.

Elle a donc photographié son modèle sous toutes les coutures et a sculpté les différentes parties du corps à partir des photos pour coller au plus proche de la réalité.

Excepté pour la courbure du dos, qu'elle a volontairement accentuée pour illustrer "la beauté de la forme" et la "persévérance" de l'athlète. Cette oeuvre, "on peut dire que c'est ma tour, mon symbole de persévérance et de beauté (...) C'est un véritable exploit technique et j'en suis très fière", confie l'artiste.

"Les histoires que je raconte à travers mes sculptures sont celles de toutes les choses que j'ai traversées, parce qu'il m'a fallu plus de 50 ans pour faire cela et enfin être reconnue", poursuit-elle.

Illustratrice pendant plusieurs années, Carole Feuerman s'est lancée dans la sculpture dans les années 1970, avec notamment "Catalina", sa première nageuse, en 1978.

Ses baigneuses ont depuis fait le tour du monde, de la National Portrait Gallery de Washington à la Biennale de Venise en passant par le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.