Il est trop tard. La date limite d'inscription était le 28 février. Je me suis inscrite pour voter aux élections européennes. Et vous?

Si les élections européennes se tiennent le 26 mai, la date limite d’inscription pour les étrangers résidents au Luxembourg était fixée au 28 février. Et, force est de constater que les étrangers sont très peu mobilisés pour cette élection qui, pourtant, doit mettre en place 705 députés européens élus au suffrage universel, dont six députés luxembourgeois.

À l'heure où les bureaux d’inscription viennent de fermer, il n’est pas possible de faire le compte global des étrangers inscrits dans toutes les communes. Mais avec moins de 6.000 européens inscrits à la Ville de Luxembourg (5.785 exactement), on sent que l'engouement n'est pas au rendez-vous, malgré divers efforts (ouverture des samedis, campagnes d'information).

Ces chiffres sont difficiles à analyser car d’une part les étrangers européens peuvent voter dans leur pays d’origine, et d’autre part, depuis les dernières élections européennes, beaucoup sont devenus luxembourgeois (les Britanniques notamment) et ne doivent donc plus s’inscrire. 20.660 étrangers ont voté en 2014, soit 10,6% des électeurs potentiels.

Cela semble assez maigre, même si c’est beaucoup mieux qu’au début. En 1994 quand pour la première fois les résidents étrangers pouvaient voter, ils étaient 6.907 (7,4%).

ON OUBLIE L'IMPORTANCE DE L'EUROPE

Dans les pays où le vote n’est pas obligatoire, les élections européennes sont celles qui mobilisent le moins les électeurs, avec un taux d’abstention généralement élevé. Pourtant, les décisions prises par le Parlement européen influencent directement notre vie quotidienne et dans un pays aussi petit et aussi international que Luxembourg, c’est encore plus vrai.

Je me souviens d’un temps pas si lointain où nos voitures étaient contrôlées à la frontière, où les tickets des restaurants étaient exprimés en trois monnaies différentes (parce qu’au Luxembourg, la vie était déjà internationale), où téléphoner depuis l’étranger coûtait beaucoup plus cher. Quand j’ai fait mes études, Erasmus n’existait pas. Mais depuis, 9 millions d’Européens ont pu en profiter pour étudier ou travailler à l’étranger…

L’Europe est une telle évidence qu’on en oublie les fondements.

Le contexte politique international et européen devrait inciter les "europhiles", les démocrates, les progressistes de faire entendre leur voix. Car, dans le camp des eurosceptiques, des nationalistes et des populistes, ils sont sur les rangs pour montrer de quel bois ils se chauffent.

Cette fois, il ne suffit pas d’espérer un avenir meilleur. Cette fois, nous devons tous prendre nos responsabilités. Cette fois, je vote.