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Le débat qui a eu lieu à la Chambre à la fin du mois de janvier est encore sur toutes les lèvres et pour cause!
Fumer est un choix et ce choix, ne peut et ne devrait pas nous être enlevé. Cependant, lorsqu'on parle de tabagisme passif, la question du choix n'est plus aussi évidente. C'est pour cela qu'on a interdit le tabac dans les bureaux, les bars, les restaurants et les discothèques. (Et oui, il y a une époque où on pouvait fumer dans les bureaux!)
Ces interdictions n'ont pas été accueillies chaleureusement à l'époque où elles ont été annoncées et il n'y a pas de raison pour que cela change. Aujourd'hui, quand on parle d'interdire le tabac en terrasse, on retrouve les mêmes camps qui s'affrontent: ceux qui subissent et ceux qui en profitent.
Et oui, parce que le débat à la Chambre ce n'était pas simplement un affrontement entre fumeurs et non-fumeurs. Au contraire! De nombreux non-fumeurs se sont opposés à de nouvelles réglementations sur les terrasses et vice-versa.
En réalité, c'était un débat entre restaurateurs et fumeurs passifs et on a très vite compris quel parti avait de vrais arguments. M. Reding a bien défendu sa position alors que Mme Carella s'est confondue en anecdotes qui n'avaient ni queue ni tête.
Parce qu'au fond, quel argument a-t-on vraiment pour défendre le fait d'enfumer une terrasse? La liberté de fumer en plein air? Les recettes engendrées par les fumeurs installés en terrasse? La vérité, c'est que l'on peut aisément les contrer.
Concrètement, interdire de fumer en terrasse ne porterait pas atteinte à la liberté ou au droit de fumer: il le "déplacerait" pour le bien de ceux qui ont fait le choix de ne pas fumer. Parce que, eux aussi, ont le droit de choisir...
En ce qui concerne l'impact d'une telle interdiction sur le secteur de la restauration, il est bon de rappeler que lorsque le tabac a été interdit dans les restaurants et les cafés (à certaines heures) en 2006, le secteur ne s'est pas effondré, loin de là!
Comment peut-on justifier de fumer à côté d'une famille, d'un couple ou d'une personne qui est en train de manger en plein air? S'ils ont fait le choix de s'installer en terrasse, c'est bien pour profiter de l'air "frais".
Ça semble difficile et pourtant, nombreux sont ceux qui maintiennent que "ça n'arrive jamais", qu'ils "pourraient s'installer autre part" ou que "la pollution des voitures et les radiations des téléphones sont tout aussi nocives".
La différence, c'est que le choix de ces personnes n'empiète sur la liberté de personne alors que fumer en terrasse si. Devrait-on étudier les effets des smartphones, de la 4G ou encore éloigner les terrasses des routes? OUI. Mais là n'est pas le sujet.
Vous l'aurez deviné: je ne fume pas mais mon opinion n'est pas biaisée pour autant. Je ne suis pas nécessairement POUR une interdiction mais du changement serait bienvenu.
Et puisqu'on ne peut (malheureusement) pas toujours se reposer sur le savoir-vivre d'un voisin de table qui fume, quelques règles ne devraient pas nous faire de mal.
En soi, le compromis évoqué par nos députés le 30 janvier dernier n'a rien pour déplaire. Pourquoi ne pas interdire de fumer en terrasse pendant les heures de repas? A ma connaissance, peu sont les fumeurs qui mangent et fument en même temps. La cigarette fait souvent office de passe-temps ou de "digestif".
Pour sa part, le nouveau ministre de la Santé a fait la sourde oreille mais cela n'empêche pas nos députés de fignoler un projet de loi qui réglementerait quelque peu ce qui se passe en terrasse au printemps et en été.
Et pour ceux qui arguent que les fumeurs en ont déjà fait assez, se sont assez adaptés, sachez que très souvent, "un changement en prépare un autre". Je vous laisse le loisir de découvrir qui était à l'origine de ce dicton...