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Faut-il décourager le citoyen de conserver une mauvaise habitude ou bien l'encourager à en prendre une bonne? Sur la question de la mobilité, le Luxembourg tente de jouer sur les deux tableaux.
Les électeurs l'ont confirmé en octobre dernier: la révolution verte passe par eux. C'est encore plus vrai lorsqu'on parle de mobilité, un souci d'envergure au Grand-Duché. Mais sont-ils prêts à immobiliser leurs roues pour que notre quotidien tourne mieux?
Assis dans mon train, que je prends tous les jours pour aller travailler, je ne peux m'empêcher de songer à ces pollueurs sur rou(t)es qui participent à grossir les bouchons en direction de la capitale. Sont-ils conscients que leur mode de déplacement étouffe la ville, nos poumons et nos emplois du temps? Ils le sont. En ont-ils quelque chose à faire? Probablement. Sont-ils heureux de perdre leur temps sur la route? Certainement pas.
Pour y remédier, le gouvernement tente une double solution: donner à l'automobiliste un bon coup de pouce (tram, vél'Oh électriques, et bientôt transports publics gratuits) et un sérieux coup de pompe (taxe sur les carburants et révision de l'indemnité kilométrique). Une stratégie essentiellement pensée pour toucher au portefeuille.
À croire que le choix de la voiture est économique. Le gouvernement devrait pourtant se rappeler qu'il est avant tout pratique. Tout le monde ne peut pas se permettre de doubler son temps de trajet avec les transports en commun. Ni de prendre trois correspondances pour compenser le manque de desserte. De se serrer dans des rames aussi bondées qu'un métro parisien.
Rendre les transports en commun gratuits est un immense pas en avant mais ça ne les rendra pas plus efficaces ou plus rapides. Ce n'est qu'une fois ce pallier franchi qu'ils constitueront une vraie alternative au tout-voiture luxembourgeois.