La diversification de l’économie, la mobilisation des terrains, la simplification des procédures. Tom Oberweis, entrepreneur et président de la Chambre des Métiers, a répété mardi matin sur RTL toute une série de vieilles revendications des entreprises.
Des revendications qui restent d’actualité et qui sont d’autant plus nécessaires que l’économie ne tourne plus comme il le faudrait, selon Tom Oberweis.
Dans son avis sur le projet de budget pour 2026, la Chambre des Métiers a exprimé son inquiétude que le gouvernement rate un tournant. Tom Oberweis, boulanger-pâtissier de formation, l’a expliqué simplement : l’économie stagne et le calcul risque de ne plus tomber juste pour financer l’État social et les investissements nécessaires. "Dieu merci", l’impôt sur les sociétés a été réduit d’un point cette année et le sera à nouveau au 1er janvier. Mais cela ne suffira pas: "le cadre" fait défaut, selon Tom Oberweis.
Il a donc répété plusieurs points : l’économie doit continuer à se diversifier et être moins dépendante de la place financière. Les entreprises ont besoin d’espace pour se développer. Les procédures et les charges administratives doivent être allégées. Le président de la Chambre des Métiers a au moins attribué une bonne note au ministre de l’Économie, Lex Delles.
"Je représente ici les personnes qui construisent, qui travaillent"
Le logement est la mère de tous les problèmes. Tom Oberweis partage l’appréciation selon laquelle, en raison des prix élevés des logements, il y a une pression sur les salaires et donc aussi sur les entreprises. Mais le problème existe déjà en soi, car les entreprises trouvent moins de personnes prêtes à venir au Luxembourg, et l’emploi dans le secteur de la construction a chuté de 8%. "Elles ne veulent tout simplement plus venir au Luxembourg, car le logement est trop cher. Ainsi, l’attractivité de notre économie se perd, parce que notre logement est trop coûteux", selon Tom Oberweis.
Pour le président de la Chambre des Métiers, l’État doit investir massivement, soutenir davantage la coopération entre le public et le privé, et les prix doivent baisser.
À la remarque que cela ne serait pas favorable à ceux qui veulent réaliser une plus-value, il a répondu : "Je représente ici les personnes qui construisent, qui travaillent, et là, la crise est actuellement grave."
Les pauses dans le droit du travail
La dernière visite de Tom Oberweis dans notre studio remonte à juin, avant la grande manifestation des syndicats et les discussions sociales, au cours desquelles le gouvernement a nettement fait machine arrière sur les points concernant les pensions et les conventions collectives. Là aussi, "des occasions ont été manquées", estime le président de la Chambre des Métiers, près de six mois plus tard.
Il espère désormais des compromis lors des réunions bipartites, où le gouvernement négocie séparément avec le patronat et les syndicats sur l’organisation du temps de travail. Il partage l’avis du président de l’Union des entreprises luxembourgeoises, Michel Reckinger, selon lequel le droit du travail n’est plus adapté. Notamment en ce qui concerne les pauses : actuellement, une seule pause non rémunérée est autorisée, mais le patronat affirme que les salariés prennent aujourd’hui davantage de pauses.
La présidente de l’OGBL, Nora Back, avait toutefois demandé si, dans ce cas, tous les déplacements des femmes de ménage et des infirmières devaient aussi être non rémunérés ? Tom Oberweis a répondu mardi matin : "Je pense que c’est une autre discussion." Il s’agit des salariés qui souhaitent eux-mêmes travailler de manière plus flexible.
"Chacun doit dire ce qu’il pense"
Tom Oberweis est également vice-président de l’Union des entreprises luxembourgeoises. Avant la manifestation lancée par le front commun syndical, le président de l'UEL, Michel Reckinger, avait appelé les gens à ne pas aller manifester. Était-ce un faux pas ? "Chacun doit dire ce qu’il pense", estime Tom Oberweis. De la même manière qu’en juin, il avait déclaré : "Nous vivons dans un pays libre", lorsque nous lui avions demandé s’il trouvait normal que des artisans participent à la manifestation.
Le président de la Chambre des Métiers a répété qu’à ses yeux, le dialogue social fonctionne bien dans les entreprises. Les employeurs "ne s’octroient pas grand chose", doivent aussi veiller à boucler les fins de mois et souhaitent garder leurs employés pour que l’entreprise tourne bien.