© François Aulner / RTL
Il y a trois semaines, les partenaires sociaux avaient présenté une nouvelle fois leurs positions et propositions respectives sur le temps de travail. Ce mercredi, le gouvernement a retrouvé les partenaires sociaux pour une deuxième série de réunions bilatérales.
Lors de cette deuxième série de réunions bilatérales, il a été question des règles en matière d’organisation du temps de travail. A 14h, le ministre du Travail Georges Mischo, le ministre de l’Économie Lex Delles et plusieurs fonctionnaires ont reçu les représentants du patronat au ministère du Travail. A 16h, les syndicats ont pris le relais.
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Les échanges ont porté en particulier sur les dispositions qui régissent les pauses pendant les heures de travail. Le président de l'Union des entreprises luxembourgeoises, Michel Reckinger, a déclaré après la réunion que c'était une question de bon sens. Actuellement, une seule pause peut être non rémunérée. Or, de nos jours, de nombreux salariés ont plus d’une pause par jour, a expliqué Michel Reckinger. Tout comme les périodes de référence et les plans d’organisation du travail, qui permettent des horaires plus longs et flexibles en contrepartie de compensations, le cadre ne serait plus adapté, selon lui.
La présidente de l’OGBL, Nora Back, a toutefois répliqué dès son arrivée en demandant si, par exemple, une femme de ménage ou une infirmière ne devait ne pas être rémunérée pour tous ses déplacements dans la journée. En ce qui concerne les périodes de référence et les plans d’organisation du travail, elle a souligné que les salariés ont besoin de prévisibilité et d’un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Le patronat et les syndicats ont donc une conception très différente du temps de travail moderne ou flexible. Par conséquent, pas de compromis en vue. On ignore aussi pour l'instant quelles propositions concrètes le gouvernement souhaite faire en matière de périodes de référence, de plans d’organisation du travail et de pauses. Le ministre du Travail a toutefois répété à plusieurs reprises ces derniers jours qu’il attend des résultats des réunions bilatérales. Deux autres rendez-vous sont prévus au début de l’année prochaine.
Une ambiance un peu plus polie et cordiale que par courrier
Ce mercredi, le temps était gris, froid et humide. A l'intérieur, l'ambiance n'était guère mieux. Le patronat n'arrive toujours pas à dissimuler sa déception, voire sa frustration, comme ces derniers mois, car il n’a pas réussi à imposer ses vues lors des réunions sociales, pas plus sur les retraites que sur les conventions collectives. Malgré cela, un certain regain de motivation était perceptible de son côté.
Du côté des syndicats, la méfiance persiste, même si le gouvernement a nettement reculé sur les retraites et les conventions collectives. Ils restent sur la défensive. Ne voulant pas se laisser instrumentaliser, ils ont décidé de ne plus participer au Comité permanent du travail et de l'emploi, où tous les partenaires sociaux se réunissent autour d’une table. D’où ces réunions séparées.
Et pourtant, l’ambiance à l’arrivée des syndicats à 16h était nettement meilleure que celle qui transparaissait dans la lettre de l’OGBL et du LCGB, une lettre dans laquelle ils affirmaient au Premier ministre que, selon eux, Georges Mischo était un mauvais choix comme ministre du Travail. Ce mercredi, Georges Mischo et Nora Back se sont au moins salués avec politesse, voire cordialité. Lex Delles affichait sa jovialité habituelle.