Le gouvernement a présenté mercredi ses amendements pour modifier deux lois importantes sur le travail du dimanche et les horaires d'ouverture des commerces. La coalition justifie et assume son penchant libéral sur la question.

Travailler jusqu'à huit heures le dimanche... et jusqu'à 21h le soir. C'est ce qui attend les salariés des commerces au Luxembourg.

Ce mercredi 1er octobre, le gouvernement a présenté aux députés les amendements sur ces deux lois qui cristallisent une partie de la contestation syndicale.

Travail du dimanche : les petites entreprises sont directement concernées

Après avoir reçu l'avis du conseil d'État, puis tiré ses conclusions début septembre, lors de négociations qualifiées "d'échec", le gouvernement se montre déterminé. L'élargissement des heures de travail du dimanche (de 4h à 8h) va donc bien dépendre de la taille de l'entreprise :

  • jusqu'à 30 salariés, la loi permettra aux petites sociétés de décider seule du passage aux 8h du dimanche, sans négociation. Ce qui s'appliquera à environ "90% des entreprises du commerce" et "35% des salariés" estime le gouvernement.
  • à partir de 31 salariés, pas de changement : les entreprises devront signer une convention collective avec les syndicats. Cela concernera "5% des entreprises" seulement mais "plus de 60% des salariés au Luxembourg". Elles conserveront également la possibilité d'ouvrir pendant huit heures pour "six dimanches par an", comme c'est déjà le cas.

Pour le gouvernement, la loi portée par le ministre du Travail Georges Mischo garde donc un volet social puisqu'elle garantit un dialogue social pour la majorité des travailleurs concernés.

Le gouvernement prévoit une entrée en vigueur de la loi au 1er janvier 2026.

Horaires d'ouverture des commerces

Retoqué par le Conseil d'État en juin, le projet de loi sur les heures d'ouverture des commerces a été revu par la coalition.

Le gouvernement comptait permettre aux commerces d'ouvrir de 5h à 22h en semaine (contre 6h-20h actuellement), ce sera finalement bien de 5h à 21h. Et de 5h à 19h les dimanches (contre 6h-13h aujourd'hui).

La première version du texte prévoyait également un déséquilibre sur trois jours fériés :  le 1er mai, le 25 décembre et le 1er janvier. En l'occurrence, une fermeture imposée sauf pour les "boucheries, boulangeries, pâtisseries, traiteurs et salons de consommation". Puis il permettait de contourner cette interdiction par une convention collective. Ce qui avait déplu au Conseil d'État.

Avec ses derniers amendements, le gouvernement les autorisera à ouvrir de 5h à 19h sur ces trois jours fériés (le Conseil d'État demandait un horaire précis, ndlr). Tous les autres commerces normalement interdits d'activités ces trois jours pourront également ouvrir, à condition de trouver une convention collective ou un accord interprofessionnel.

La loi entrera en vigueur six mois après sa publication au Journal officiel.