
© René Pfeiffer
Début décembre 2024, un projet de loi créant une aide à la construction de serres horticoles a été adopté par le conseil de gouvernement pour développer la culture de fruits et légumes au Luxembourg. Qu'en pensent les concernés?
Le gouvernement souhaite développer la culture de fruits et légumes au Luxembourg. Pour atteindre cet objectif, il a adopté un projet de loi, qui suit désormais la procédure législative. Le texte permet la construction de serres plus grandes et prévoit un soutien financier plus conséquent de l'Etat. Notre collègue de RTL Marc Hoscheid est allé voir sur le terrain comment ce projet de loi est accueilli et quels sont les défis auxquels les maraîchers sont confrontés.
Dans son exploitation horticole située dans le nord de la capitale, la famille Kirsch cultive un grand nombre de variétés de légumes et d'herbes aromatiques fraîches: salades, pommes de terre, poivrons... sur une surface de 4 hectares plus 3.000 mètres carrés de serres pouvant être chauffées. S'il n'est pas prévu actuellement d'agrandir l'exploitation, la famille approuve le fait que la nouvelle loi autorise la construction de plus grandes serres à l'avenir.
Niki Kirsch: "Avant nous n'avions pendant 10 ans, qu'une seule exploitation maraîchère de 250 mètres carrés au maximum était autorisée, et ce n'était tout simplement pas tenable. Avec ça on ne peut rien faire dans une exploitation horticole. Il faut aménager au moins 1.000, 2.000 ou 3.000 mètres carrés pour que l'infrastructure qui se trouve dans la serre soit rentable. Il n'y a pas seulement la carcasse, il y a beaucoup dans une serre: l'irrigation, la ventilation, le chauffage."
Tout cela est dirigé par ce qu’on appelle un ordinateur climatique. Ce dernier est relié à une station météo en journée. Il y a une deuxième station dans une autre serre. Ensemble, elles coûtent environ 45.000 euros.
L'arrosage des plantes est un point important, surtout à une époque où le prix de l'eau du robinet augmente. La famille Kirsch recourt principalement à l'eau de pluie, qui est collectée depuis les surfaces vers un bassin de rétention qui a été creusé à cette fin. Mais cela ne suffit pas.
Claude Kirsch dirige l'entreprise familiale: "Les légumes doivent être lavés avant de pouvoir être vendus. Et nous les lavons avec l'eau du robinet à cause des normes d'hygiène que nous devons respecter. Et cette eau n'est pas sale, il y a tout au plus de la terre dedans. Et elle revient donc dans le système, la terre est enlevée et l'eau finit ici [dans le bassin] pour retourner dans la nature. Cela fonctionne donc en circuit fermé, sans avoir à passer par une station d'épuration."
A Contern, Marie Goergen a ouvert sa propre exploitation horticole bio il y a quatre ans. Elle cultive une soixantaine de variétés de légumes sur près de 3 hectares, les serres représentant 0,8 hectare de la surface cultivable. Elle aussi approuve le fait qu'à l'avenir de plus grandes serres pourront être construites et que les aides financières augmentent. En ce qui concerne ces dernières, elle souhaite un équilibre sain entre les différents types de cultures.
Marie Goergen: "Je ne sais pas si c'est bien de simplement soutenir financièrement les serres, ou de simplement promouvoir la culture sous serre, sous verre. Parce qu'il est également important, que la terre dehors, telle que nous l'avons, telle que nous la travaillons depuis des décennies, que nous la remettions en ordre et que nous puissions en tirer une production convenable, une production durable."
Pour Marie Goergen, ses plus grands défis sont les coûts de production élevés, les changements tels que le changement climatique et surtout se construire une clientèle. Malgré tout, elle voit un fort potentiel pour les légumes au Luxembourg. En soutenant davantage les petites entreprises, le volume pourrait être multiplié par 10.