"Dépanner un véhicule électrique, c'est plus long et plus cher" témoigne un garagiste au Luxembourg. Incendies, électrocutions, factures salées... Nous avons donné la parole à des professionnels (dépanneurs, pompiers, police, experts automobiles) ainsi qu'au ministère de la Mobilité pour en savoir plus sur les risques mais aussi sur les idées-reçues liées aux voitures électriques.
Qu'on le veuille ou non, la voiture électrique est là pour durer.
Elle s'est fait une place sur la planète automobile, qui pendant des décennies ne jurait que par le moteur thermique. Mais ce virage forcé vers l'électrique provoque désormais un débat enflammé entre les "pro" et les "anti", chaque camp ne manquant pas d'arguments.
Nous avons interviewé divers professionnels (voir la vidéo ci-dessus) afin d'aborder cinq facettes parfois méconnues des véhicules électriques : le dépannage, les risques d'incendie, les risques d'électrocution, le coût des réparations sur ces véhicules, et le retard législatif en Europe. Et clairement, certaines "facettes" sont plus préoccupantes que d'autres...
1. 🚨Le dépannage des véhicules électriques : "C'est plus long et plus cher"
Sven Jacoby, du garage Jacoby Frères à Wincrange, est l'un des seuls garagistes au Luxembourg à être spécialisé dans le dépannage des véhicules électriques accidentés. Et sa réponse est catégorique : "Un véhicule électrique demande plus de travail qu'un thermique. Un véhicule thermique, généralement, on peut le charger directement sur notre camion. Avec une voiture électrique, on peut perdre facilement une demi-heure : il faut faire des vérifications, s'assurer que le véhicule ne peut plus avancer, que le système haute tension est bien coupé..."
Tout cela a évidemment un coût : "Le dépannage coûte plus cher. Et après, il y aussi le stockage du véhicule. Il faut le mettre pendant plusieurs jours en quarantaine" pour surveiller un éventuel départ de feu. Et dans certains cas, le véhicule ira dans un "conteneur d'immersion", seule solution véritablement efficace pour contenir un incendie de voiture électrique (lire plus bas). "Dans le conteneur, il y aura des systèmes de mesure des gaz et de la température qui contactent le garage en cas d'anomalie. Ces frais de stockage coûtent 100 euros par jour."

Ce conteneur du garage Jacoby peut accueillir une voiture électrique accidentée. Les pompiers peuvent ensuite verser 5.000 litres d'eau, jusqu'à hauteur de la batterie. / © RTL
L'avantage de ce conteneur, "c’est qu’on ne perd pas de place, on peut mettre des véhicules tout de suite à côté. Car sinon, on est obligé de laisser deux places de parking vides de chaque côté de la voiture électrique, qui pourrait prendre feu"Ce qui peut vite devenir problématique - donc coûteux - pour les garages, fourrières, etc.
Nous avons discuté de ce sujet avec l'Automobile Club du Luxembourg (ACL). Le plus gros dépanneur du pays ne voit pas de problème particulier : "La prise en charge des véhicules électriques et des thermiques reste sur le même niveau. Les interventions les plus fréquentes sur les deux types de motorisations sont les mêmes, il s’agit de la batterie 12V qui reste la panne «numéro 1» dans nos statistiques" nous explique Frank Maas, expert mobilité à l'ACL. "Il faut savoir qu’un véhicule électrique est aussi équipé d’une batterie de 12V pour alimenter les relais de la batterie haute tension. Si la batterie 12V est à plat, les relais de la batterie haute tension ne seront pas alimentés, et la voiture ne démarrera pas".
2. 🔥 Risque d'incendie : des cas rares, mais à prendre au sérieux !
Le web regorge de vidéos très impressionnantes d'incendies de véhicules électriques.
La réalité est moins spectaculaire. Nous avons contacté le ministère luxembourgeois de la mobilité, qui se veut rassurant : "il y a très peu d'incidents recensés concernant les véhicules électriques" car "ces derniers sont équipés de dispositifs pour éviter de tels incidents" nous répond-il.
De son côté, le Corps grand-ducal d'incendie et de secours (CGDIS) nous a communiqué des statistiques qui vont dans le même sens : "En 2023, nous sommes intervenus 139 fois pour des feux de véhicules (voitures, camions, bus). Dans 8 cas des véhicules électriques ou hybrides étaient impactés. En 2024 ce sont 123 feux pour 6 hybrides/électriques". Bref, une très faible proportion... mais qu'il faut néanmoins nuancer, en rappelant qu'en 2024, les véhicules électriques et hybrides représentaient seulement 10,65% du parc automobile luxembourgeois.
"Selon les études internationales, la probabilité qu’une voiture électrique prenne feu et beaucoup plus faible que pour les moteurs conventionnels. Ceci est en mettre en relation avec le fait que le parc automobile électrique est plus moderne" insiste le CGDIS.
L'ACL confirme qu''il y a très peu d’incendie résultant de la batterie de traction. Par contre un incendie peut être provoqué, comme sur une voiture thermique, par un court-circuit du système électrique, comme par exemple le tableau de bord ou un défaut de câblage." Un incendie peut aussi "résulter d’une manœuvre incorrecte, comme par exemple la mauvaise manipulation d’un cric pour lever un véhicule", car rappelons que les batteries haute-tension se trouvent souvent sous le châssis (mais protégées par un épais caisson).
Aussi rares soient-ils, les incendies de véhicules électriques sont néanmoins très dangereux."La particularité de ces incendies, c'est qu'ils démarrent extrêmement vite. On parle d'emballement thermique", explique le lieutenant colonel Franck Maillard, de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, cité par le magasine Que Choisir. "Ils sont aussi très violents: en quelques secondes, les flammes forment de véritables torchères et une explosion se produit, qui provoque la projection de matériaux en fusion. Autre problème, ils se prolongent dans le temps, car une batterie est composée de nombreux modules. Si l'un s'échauffe, de proche en proche les autres vont faire de même. Un feu de voiture électrique peut durer des jours".
Sans oublier les fumées qui s'échappent, très toxiques : il est conseillé de s'éloigner immédiatement sans même tenter d'éteindre l'incendie. Difficulté supplémentaire, la coque étanche entourant les batteries empêche les pompiers d'accéder au coeur du foyer. Le groupe Renault vient d'ailleurs de mettre à disposition des autres constructeurs sa solution "Fireman Access". Ce dispositif consiste en une ouverture sécurisée placée sur le boitier de la batterie, pour que les pompiers puissent y injecter directement de l’eau et maîtriser plus rapidement le feu.

© Renault
Le dépanneur Sven Jacoby confirme que cet emballement thermique peut survenir sans crier gare : "On a déjà eu deux voitures accidentées qui sont remontées en température à plus de 100°C. Et alors là, vous pouvez être sûr qu’à l’intérieur, il y a un dommage de la batterie. Je sais aussi qu’il y a d'autres dépanneurs qui ont déjà eu des problèmes, comme un véhicule électrique qui a pris feu deux semaines après un accident."
À ce jour, la meilleure solution reste donc le conteneur d'immersion, que le garage Jacoby a pu nous présenter, tout comme la police grand-ducale qui vient juste d'en acquérir un (destiné uniquement à sa flotte de véhicules électriques). Le principe est simple : le véhicule électrique est mis dedans, et ensuite les pompiers déversent des milliers de litres d'eau, jusqu'à hauteur de la batterie, pour que cette dernière soit complètement immergé. "C'est le seul moyen de contenir un incendie de voiture électrique, car l'arroser avec une lance à incendie classique ne suffit pas" nous dit Sven Jacoby. Le CGDIS confirme : "Un problème peut être celui d'une reprise spontanée du feu si la réaction en chaine continue après extinction. D'où la solution de plonger de tels véhicules dans l'eau." Mais "cette reprise est loin d'être systématique" précise-t-il.
Autre outil à la disposition des professionnels, les couvertures anti-feu qui permettent de contenir les flammes, la fumée et les vapeurs toxiques. L'ACL nous a fait une démonstration de cette couverture qui s'installe en quelques minutes et qui vient totalement emprisonner le véhicule, pour le priver d'air et donc étouffer les flammes. Ce genre d'équipements risque de se généraliser. Notamment dans les espaces à risques (les parkings souterrains notamment) où l'intervention des pompiers peut être compliqué, et où les dégâts collatéraux peuvent être faramineux.
3.⚡️Risque d'électrocution : circulez, il n'y a rien à craindre... ou presque
Concernant enfin les cas d'électrocution avec un véhicule électrique, nous n'avons pas obtenu de statistiques au Luxembourg. Car de l'avis général, le risque est minime. Les professionnels qui sont susceptibles d'intervenir sur une voiture électrique sont censés être très vigilants. "Je n'ai pas connaissance d'un seul cas d'électrocution de pompiers avec une voiture électrique au Luxembourg ou dans la Grande Région" nous confie un expert du CGDIS.
Nous avons contacté un responsable d'une société d'expertise automobile au Luxembourg (les spécialistes qui enquêtent sur les véhicules pour connaître les causes et conséquences d'un accident). Cet expert se veut également rassurant : "Personnellement, je n'ai jamais entendu qu'un mécanicien au Luxembourg avait été électrocuté lors d'une intervention sur un véhicule électrique". Là encore, les professionnels connaissent les risques avec les batteries haute tension (400 volts généralement). C'est pour cela, poursuit l'expert, qu"il y a toute une procédure de mise hors tension avant de toucher à ces véhicules" et "que tous les garagistes et professionnels devraient tous avoir des kits spécifiques, avec des équipements comme des perches de sauvetage électrique, qui permettent d'extraire la pauvre victime qui serait électrocutée." Car avec de tels voltages, il est possible que la victime reste littéralement "collé" à la source d'électrocution.
Rappelons que les véhicules électriques sont évidemment équipés de systèmes de sécurité censés parer à toutes les éventualités : caissons de batterie étanche, isolation de la batterie haute tension en cas d'accident... Un formateur des pompiers nous a même montré les différentes gaines de protection entourant les câbles à haute tension, "qui détectent même d'éventuelles morsures de rongeurs".
Mais encore faut-il respecter les règles de sécurité. "Malheureusement, il y a beaucoup de dépanneurs qui ne voient pas le risque avec les voitures électriques accidentés, ou qui refusent d'intervenir pour cette raison" prévient Sven Jacoby.
Ce risque est bien réel, nous confirme Pierre-Loïc Olympie, président de M&D France, qui commercialise un appareil dédié : l'EV Safe Rescue. Cet outil qui se branche sur la prise de charge du véhicule permet de donner un diagnostic immédiat de l'état du véhicule électrique accidenté. "En moins de 4 secondes, un voyant rouge ou vert s'allume : si c'est rouge, attention, car il va falloir déterminer si c'est à cause d'un risque d'électrocution, ou parce que la batterie est en train de monter fortement en température. Notre outil peut donner la température du châssis en direct. Si par exemple c'est rouge et que la température indiquée est 60°, je suspecte que c'est plus lié à la batterie, sachant qu'on sait qu'avec les batteries lithium, à partir de 70° elles risquent de partir en auto-combustion. Alors que si la température est à 15°C, on suspecte plus un risque d'électrocution."
Un outil qui est déjà utilisé par des professionnels comme les pompiers, "qui sont le plus concernés par le danger, parce qu'ils interviennent sur des véhicules électriques qui ont subi un stress majeur. C'est là qu'on a la plus forte probabilité d'électrocution, parfois simplement en ayant un contact de la peau avec la carrosserie du véhicule" explique Pierre-Loïc Olympie.
Autre risque méconnu pour les secouristes : ne pas se rendre compte que le véhicule électrique - dont le moteur est silencieux - est encore capable de rouler après un accident. "Quand notre outil est branché, la boite de vitesse est aussitôt bloquée, donc les roues du véhicule peuvent tourner, mais le véhicule n'avancera plus de lui-même. Il y a déjà eu des cas de secouristes qui se font écraser en intervenant sur un véhicule électrique accidenté en essayant d'extraire le conducteur, et lorsque ce dernier lâche la pédale de frein, le véhicule avance tout seul" rapporte encore Pierre-Loïc Olympie.
4. 💶 Réparations et assurances : gare aux factures qui dérapent !
À gamme équivalente, les voitures électriques coûtent plus cher à l'achat que les thermiques. Ce n'est pas un scoop. Tout comme on sait que les électriques ont moins de risques de panne, puisqu'elles ont moins de pièces et de mécanismes (pas de boîte de vitesse, de dispositifs anti-pollution, de courroies de distribution, etc.) que les thermiques. Mais ce que l'on sait moins, c'est que les électriques peuvent aussi s'avérer plus coûteuses en cas de panne et d'accident. Selon France Assureurs, "réparer une VW Up! Électrique coûte 8% plus chère que sa version thermique, 11% plus chère pour une Peugeot 2008 II électrique, et 14% de plus pour une Mini IV Golf".
"Le prix des réparations sur les voitures devient délirant" nous confiait récemment un expert, pointant notamment la flambée des pièces détachées, souvent plus "hi-tech" - donc coûteuses - sur les électriques. Selon le SRA (une association regroupant des compagnies d'assurances), l’électrification du parc automobile est désormais considérée comme "une source de hausse des prix des réparations dans les prochaines années." À noter que, toujours le SRA, les hybrides seraient les véhicules les plus coûteux à réparer, double motorisation oblige.
Evidemment, l'élément le plus cher à remplacer sur les électriques est la batterie haute tension. "C’est le grand problème" affirme Sven Jacoby, qui donne une exemple. "On a dépanné un Kia EV6, une édition limitée qui coûtait presque 80.000 euros, et qui avait à peine 12.000 km lorsqu’il a subit un choc frontal. L’airbag s’est déclenché, donc il y a eu un choc, mais disons que si ca avait été un véhicule thermique, on aurait pu le réparer sans problème. Mais comme c’était un moteur électrique, l’assurance a dit qu’ils n’allaient pas le réparer, par crainte de l’état de la batterie. Dès qu’il y a cette crainte, la plupart des assurances vont déclasser le véhicule". Le déclassement signifie que les dommages sont irréversibles (les experts décident alors de l'"abandon technique" du véhicule) ou bien que le prix des réparations est jugé plus élevé que celui de la valeur du véhicule ("abandon économique".)
Autre exemple édifiant, Sven Jacoby nous montre une Hyundai Kona qu'il a acquis pour une bouchée de pain. "Le véhicule était assez récent, 60.000 km. Il a subi un choc frontal. Les marchands de voiture ont dit tous la même chose, que ça coûtait trop cher à réparer à cause de la batterie, mais que si ca avait été un modèle thermique, ils auraient payé 8.000 euros pour récupérer cette voiture. Mais comme c'était un véhicule électrique, ils ne donneraient pas plus de 500 euros, juste pour les pièces, donc les sièges, les portes"...
Le spécialiste de la société d'expertise automobile confirme : "On a des notes techniques du constructeur, et généralement, si le bac batterie est endommagé, c'est vrai qu'on partira bien plus vite sur un déclassement. Ce déclassement économique est lié au coût de la batterie, qui est énorme, ça peut atteindre plus de 50% de la valeur totale du véhicule" rappelle-t-il.
Face à cette flambée du coût des réparations sur les véhicules électriques, est-ce que les assureurs ne risquent pas de répercuter la facture sur leurs clients ? Nous avons contacté plusieurs sociétés d'assurance au Luxembourg, mais malgré nos relances, aucune n'a souhaité répondre à nos questions.
Le risque est pourtant bien réel. "Même si les véhicules électriques ont tendance à coûter moins cher à entretenir [...], leur coût de réparation exceptionnellement élevé en cas de sinistre est un facteur que les assureurs doivent prendre en compte pour calculer leurs primes. Les coûts des pièces détachées pour les véhicules électriques sont également plus élevés par rapport à ceux des véhicules thermiques. Une simple pièce comme un moteur électrique ou un système de gestion de batterie peut coûter plusieurs milliers d’euros, ce qui augmente considérablement la facture d’assurance en cas d’accident" écrit par exemple une mutuelle d'assurances en France.
Le scénario d'une hausse des primes d'assurance spécifique pour les véhicules électriques n'est donc pas à prendre à la légère.
5. ⚖️Lois et règlements : les voitures électriques vont-elles plus vite que le législateur ?
Alors qu'en Europe, on compte interdire les ventes de véhicules thermiques à partir de 2035, la quasi-totalité des constructeurs ont embrayé le pas vers l'électrique.

2035 est censé signer la fin des ventes de voitures thermiques et hybrides neuves dans l'Union européenne. Mais plusieurs européens commencent déjà à faire marche arrière sur ce sujet. / © RTL
Mais comme on vient de le voir, les voitures électriques présentent certains risques qui nécessitent de créer des règles pour normaliser les interventions des professionnels. Il faut former, équiper, sensibiliser et protéger les dépanneurs, pompiers, garagistes, etc. Or, de l'avis de certains professionnels, il semblerait qu'en Europe, les législateurs ne soient pas toujours "à la page".
"On n'a pas encore de règles précises sur ce qu'il faut faire en cas d'accident de véhicules électriques" déplore le garagiste Sven Jacoby. "Il y a un retard généralisé sur ces questions dans toute l'Europe. Avec d'autres professionnels, on est justement en discussion avec le gouvernement pour que les choses avancent. Nous, on se bat pour que le Luxembourg suive l'exemple de la Suisse, qui a un système qui fonctionne à 100%" affirme-t-il.
En Suisse, dès qu'il y a un accident électrique, "seuls certains dépanneurs spécialisés peuvent intervenir. Sur place, ils déterminent la catégorie de l'accident, depuis l'étape 1 qui correspond à une panne, jusqu'à l'étape 4, accidenté avec airbag ouvert." En cas d'étape 4, "ils doivent mettre le véhicule dans un sac, puis ils font le transport, puis quarantaine de 5 jours où on ne touche pas le véhicule. Puis ils ouvrent le sac, contrôlent s'il y a des dégâts sur le système haute tension, s'il y a un problème ils retirent la batterie, et font des transports séparés pour la carcasse du véhicule et de la batterie, pour limiter les risques. S'ils ont retiré la batterie, ils vont l'ouvrir, par exemple pour récupérer des éléments pour faire des batteries domestiques, puis ils vont recycler tout ce qui peut être recyclé" raconte le garagiste.

Des voitures électriques chinoises attendant d'être expédiées, sur le port de Suzhou (Chine). / © AFP
"Au niveau législatif, il y a un retard à l'allumage sur le fait qu'il n'y a presque rien qui encadre les professionnels" témoigne, côté français, Pierre-Loïc Olympie. "Par rapport au combat de l'écologie politique, il y a eu un stress ces dernières années à encourager rapidement les véhicules électriques. Mais sur le terrain, les pompiers, en première ligne, et les dépanneurs, garagistes, carrossiers, etc., en seconde ligne, n'ont pas toujours ce qu'il faut pour mesurer la dangerosité" des véhicules électriques accidentés.
Nous avons contacté le ministère de la mobilité au Luxembourg. Actuellement, "Un groupe de travail, qui inclut notamment des acteurs de l’automobile, se concerte sur la prise en charge d’un véhicule électrique endommagé à la suite d’un incident ou d’un accident susceptible d’affecter la batterie haute-tension" nous confirme-t-il. "L’objectif de ce groupe de travail est de renforcer la sécurité et de mieux répondre aux défis posés par la transition vers une mobilité électrique et d‘élaborer les pistes d’adaptation des cadres réglementaires et des autorités aux spécificités des véhicules électriques."
Des cadres réglementaires et des autorités "qui doivent s’adapter en permanence aux nouveautés technologiques en matière de véhicules électriques".
"De nombreux dépanneurs montrent un grand intérêt pour ce sujet et participent proactivement à des formations continues. Par conséquent, il serait inexact de dire que les règles élémentaires ne sont pas respectées. Cependant, il est vrai que la législation concernant le transport des batteries électriques endommagées a beaucoup évolué récemment, ce qui justifie l’utilité du groupe de travail mentionné précédemment" nuance le ministère.
Et de rappeler que le Luxembourg mise beaucoup sur l'électrique: "Le pourcentage de véhicules électriques, c’est-à-dire les voitures 100% électriques (BEV) et les voitures hybrides rechargeables (PHEV), dans le parc automobile au Luxembourg a constamment augmenté au cours des cinq dernières années, atteignant plus de 49.000 voitures fin 2024. Les voitures entièrement électriques représentaient à elles seules 6,95% du parc automobile luxembourgeois fin 2024. Si l’on ajoute les 3,70% de voitures hybrides rechargeables, cela signifie que 10,65% du parc automobile luxembourgeois est désormais électrique au début de l’année 2025."
"L’objectif fixé par le gouvernement d’électrifier 49% du parc automobile luxembourgeois d’ici 2030 reste très ambitieux", mais il "maintient cet objectif" insiste le ministère. 2030, c'est dans moins de 5 ans. Électrifier la moitié du parc automobile en si peu de temps est un pari pour le moins audacieux. D'autant que dans de nombreux pays européens, on constate un ralentissement dans les ventes des voitures électriques.
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