La crise n'est pas encore passée dans le secteur de la construction. C'est ce qu'affirme la Chambre des Métiers ce mercredi dans un communiqué aux multiples facettes.

"On voit le bout du tunnel" déclarait fin janvier le vice-président de la Chambre Immobilière, Jean-Paul Scheuren, dans l'émission RTL "La Bulle Immo". Il se référait à l'état du marché de la VEFA après deux ans de disette. Un mois plus tard, c'était au tour de la Chambre des Métiers de se prononcer par voie de communiqué. Et le message a le mérite d'être clair: en 2025, la situation reste "préoccupante" dans l'artisanat. 

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La Chambre des Métiers explique que le secteur se confronte toujours "à une faible demande et à une baisse de l'emploi". La faute à un marché du logement neuf qui peine à se relancer, écrit la CDM. D'après l'organisme représentant les entreprises de construction du pays, "les signes de reprise" évoqués dans la presse ces derniers mois concernent principalement le marché de l'existant. "Le secteur de la construction reste profondément affecté", peut-on lire dans le communiqué. En veut pour preuve la baisse ininterrompue de l'emploi depuis fin 2022 dans la construction.

La Chambre des Métiers est également revenue sur la dernière publication du Statec qui annonçait une hausse des recrutements dans le secteur de la construction. Un flash "qu'il convient d'interpréter avec prudence", a-t-elle souligné. "Si cette augmentation des embauches peut sembler positive à première vue, elle peut être purement artificielle si plusieurs salariés passent d'une entreprise à l'autre", explique la CDM. L'indicateur à surveiller serait plutôt le nombre de salariés actifs dans le secteur de la construction. Et celui-ci a continué à reculer au quatrième trimestre 2024. 

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"Cette baisse continue d’être au centre des préoccupations du secteur. Depuis le pic de 51.872 salariés atteint au dernier trimestre 2022, le nombre d’emplois salariés dans le secteur n’a cessé de chuter, avec une nouvelle baisse annuelle de 5.3% enregistrée pour l’année 2024", écrit la Chambre des Métiers. Et pour remédier à la situation, il n'y a pas de solution miracle. La chambre professionnelle en appelle aux pouvoirs publics et au secteur bancaire pour relancer un secteur qui reste manifestement aux abois.

Elle demande, dans un premier temps, plus de flexibilité aux banques qui doivent jouer leur rôle dans la relance de l'activité sur le marché de la VEFA "en reflétant plus justement la baisse des taux suite au relâchement progressif des politiques monétaires". Elle lance ensuite un appel au gouvernement pour revoir l'enveloppe budgétaire dédiée à la crise du logement significativement à la hausse. La Chambre des Métiers en profite pour rappeler que si reprise il y a, la perte de main d'oeuvre observée ces deux dernières années pourrait provoquer une nouvelle contraction de l'offre et "renforcer davantage le problème structurel auquel se confronte le pays" depuis de très longues années.