Comment se portent les élèves et les enseignants au Luxembourg ? C'est la question posée par l'Observatoire national de l'enfance, de la jeunesse et de la qualité scolaire (OEJQS), qui relève de la compétence du ministère de l'Éducation.

Ce rapport de 130 pages récemment publié analyse le bien-être au fondamental, au secondaire et dans les centres de compétences. Les auteurs retiennent avant tout une chose: aussi bien les élèves que les enseignants se plaignent de stress et de pression.

Il est cependant important de souligner que ce rapport se base sur un sondage réalisé au mois de juin 2021, donc en pleine pandémie. 25.000 élèves et 3.000 enseignants y ont participé. L'Observatoire a notamment remarqué que les lycéens sont plus stressés que les élèves de primaire.

Salah Somia, responsable du rapport, explique que "un élève, qui est au fondamental, va être beaucoup plus épanoui et va percevoir moins de stress au niveau de l’école, qu’un élève au lycée, où la pressionacadémique est plus importante, où il y a déjà ces perspectives d’avenir, d’insertion professionnelle, qui pèsent sur le quotidien des élèves au lycée".

Environ la moitié des enseignants du fondamental ainsi que du secondaire se dit "stressée et fatiguée", surtout en raison des contraintes du temps et de la masse de travail.

Selon l'observatrice, le stress à l'école n'est pas spécifique au Grand-Duché: "c’est un phénomène que l’on retrouve de manière internationale, puisque d’autres études ont montré que le stress est inhérent au métier d’enseignant. C’est un métier prenant, relationnellement engageant, et donc de ce fait le stress fait partie du métier. Je ne dis pas que c’est quelque chose de normatif, mais c’est quelque chose que nous avons observé dans nos résultats".

Globalement, les élèves "se sentent plutôt bien" à l'école, comme le constate Salah Somia. La relation entre élèves et enseignants joue un rôle clé dans le bien-être des deux parties. Au fondamental, 88% des enseignants sondés ont ainsi indiqué que la relation avec les élèves a un impact positif sur leur bien-être professionnel.

"De ce fait, travailler sur les compétences socio-émotionnelles, travailler sur l’aspect plus intrapersonnel, est nécessaire pour pouvoir faire en sorte que les relations soient vécues positives et faciliter les apprentissages et donc la réussite des élèves", explique la responsable du rapport.

L'OEJQS recommande dans ce sens de miser davantage sur les compétences socio-émotionnelles dans les formations de base des enseignants. Le rapport préconise également une espèce de baromètre du bien-être à l'école à travers des études régulières.